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Enquête Plus N° 955 du 21/8/2014

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Malaise politique et social: Les capacités du Président mises en cause, l’APR minimise
Publié le vendredi 22 aout 2014   |  Enquête Plus


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© AFP
Sommet USA-Afrique : Forum des affaires
Mardi 05 aout 2014. Washington. Photo : le président Macky Sall


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Si certains partis politiques rejettent la responsabilité de la tension sociale actuelle sur le pouvoir, les partisans du chef de l’Etat dégagent en touche et mettent les points sur les i.

Si le président Macky Sall devait voir ses cheveux virer au blanc par les temps qui courent, cela serait sans doute jugé normal, avec le climat tendu et délétère qui prévaut actuellement dans le pays. Pris entre une tension sociale exacerbée par la crise universitaire ayant conduit à la mort de l’étudiant Bassirou Faye, une partie du monde rural en détresse et dont les conséquences risquent de déteindre sur la santé économique du pays, une certaine tension politique alimentée par des partis d’opposition dont Rewmi et le Pds de plus en plus radicaux, sans oublier l’affaire du colonel Ndaw, Macky Sall vit ses pires moments depuis son arrivée au pouvoir il y a 29 mois exactement.

Sevré du minimum d’état de grâce, Macky Sall cristallise aujourd’hui frustrations et déceptions dans des franges de la population. Comment en est-il arrivé à ce stade ? Pour Mamadou Ndoye, secrétaire général de la Ligue démocratique (LD), l’explication est à chercher dans la démarche même du Président. ‘’Les ruptures profondes qui devaient être adoptées ne l’ont pas été » à cause de son ‘’manque de fermeté’’, notamment dans la réforme des institutions. « Macky aurait dû aller en plein dedans avec la charte des Assises nationales auxquelles il avait pourtant souscrit. Mais on constate qu’il y a dans son entourage des gens qui lui proposent d’autres options ; ce qui fait qu’il hésite’’, analyse Ndoye Mendoza. ‘’Nous sommes en train d’en payer le prix’’.

Le chargé de communication de Rewmi situe, lui, le problème à deux niveaux : ‘’le manque de vision et le défaut de sérénité’’ chez le chef de l’Etat. Selon Thierno Bocoum, il est difficile d’accepter qu’une crise menace le monde rural ‘’alors que le déficit pluviométrique était prévisible’’. D’autre part, en lieu et place de la « sérénité» requise en cette période difficile, le Président Macky ‘’fait mater les étudiants et menace ses adversaires politiques’’.

Une attitude qui ne semble pas surprendre le porte-parole du PDS pour qui ‘’le style de management n’est pas à la hauteur de la tâche qui lui incombe’’. Pour Babacar Gaye, le président de la République se trompe de priorité et l'orientation qu'il donne à son action ne rassure guère les Sénégalais. Lesquels avaient ‘’estimé qu'il fallait changer d'homme pour changer son quotidien’’. Or, ‘’le régime actuel a mis trente mois à concentrer son énergie à la traque des biens supposés mal acquis’’ sans ‘’donner les résultats escomptés’’. L’ancien ministre de l’Economie, Moussa Touré, se dit plutôt déçu alors que des conditions étaient réunies pour mener une bonne politique de développement.

‘’Macky Sall est le deuxième président, après Wade, le mieux élu en Afrique. Il avait 26% au premier tour ; et les 39% des Sénégalais qui se sont ajoutés à ce score au second tour ont voté pour lui non pas pour son programme, mais parce qu’ils voulaient que Wade quitte le pouvoir. Les gens exigeaient une rupture, et cela devait l’inspirer’’, analyse M. Touré. Malheureusement, ‘’tout ce qu’on reprochait à Wade, on le retrouve chez Macky ». Soit ‘’la patrimonialisation de l’Etat’’, avec ‘’la famille, les amis et le parti (qui) viennent avant la patrie.’’ Ce qui fait dire à l’ancien président de la Commission de l’Uemoa : ‘’Wade, Idrissa Seck et Macky Sall sont pareils. Car c’est Wade qui est leur père, il leur a transmis les mêmes gènes.’’

Une perception qui n’est pas loin de celle du leader de la LD qui relève une ‘’contradiction’’ chez Macky Sall par rapport à ses alliés. ‘’Tantôt on nous dit qu’on va réunir Benno Bokk Yaakaar, tantôt on nous parle de retrouvailles de la famille libérale’’, dit-il. L’urgence pour Babacar Gaye n’est pas aux retrouvailles mais plutôt à l’amélioration de ‘’l'environnement des affaires’’ grâce à une ‘’gouvernance apaisée (qui) respecte l'opposition, les droits et libertés garantis par la Constitution et les lois et règlements’’.

Mais du côté du pouvoir, on minimise cette tension sociale. Selon l’ancien ministre de la jeunesse, Benoît Sambou, c’est plutôt Me Wade qui veut attiser le feu à cause de l’emprisonnement de son fils. ‘’Le pays est bien tenu, les salaires sont payés. (...) Si quelqu’un veut déstabiliser le pays, il nous trouvera en face’’, prévient-il. S’agissant de la crise universitaire, Sambou dit regretter la mort de l’étudiant Bassirou Faye, mais rappelle que la présence policière à l’intérieur du campus n’est pas nouvelle.

DJIBY DIAKHATE (SOCIOLOGUE)

« Il faut un consensus fort»

Le malaise ambiant qui prévaut dans le pays est la conséquence de l’absence de dialogue social. C’est le point de vue du sociologue Djiby Diakhaté. ‘’Chaque secteur est constitué de factions’’ et chacune de ces factions ‘’veut accéder aux ressources non pas dans l’intérêt commun mais personnel’’. Pour sortir de cette « jungle », Djiby Diakhaté juge nécessaire de trouver ‘’un consensus fort’’ autour des questions d’intérêt national. ‘’Il faut que l’on s’accorde sur le modèle de développement, avec quelle génération le construire. Nous devons le faire sans compromission aucune’’, propose le sociologue pour qui, le Plan Sénégal Emergent (PSE) n’est pas la panacée parce qu’étant ‘’un modèle importé’’.

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