Un financement qui arrive à point nommé pour éviter à la société de production de phosphate de s’arrêter, et de condamner à sa suite un grand nombre de Pme. Le groupe indonésien Indorama remplace les anciens investisseurs indiens et met déjà 50 milliards sur 125 pour relancer l’outil de production.
C’est un grand bol d’air frais que le gouvernement a accordé aux Industries chimiques du Sénégal (Ics), avec la convention d’investissement passée avec le groupe indonésien Indorama. Cette entreprise a convenu de mettre 250 millions de dollars américains (équivalent à environ 125 milliards de francs Cfa) dans la reprise de la société sénégalaise de production des phosphates.
Le ministre de l’Industrie et des Mines, Aly Ngouille Ndiaye, qui a signé la convention de reprise et a conduit la délégation indonésienne auprès du chef de l’Etat, indique que les nouveaux investisseurs ont accepté de mettre dès la semaine prochaine, plus précisément le 27 août prochain, au moins 50 milliards de francs, à savoir 100 millions de dollars américains, qui seront déjà injectés dans l’outil de production et permettre de relancer la machine.
Le ministre a, par ailleurs, indiqué que le schéma de production, le planning de travail et le contrat de concession ont déjà été signés et il s’agit pour le groupe Indorama, qui remplace les anciens actionnaires indiens, de commencer à travailler.
Le montant de leur mise servira, selon les termes de l’accord, à désintéresser les créanciers, banques et fournisseurs, pour 40%, tandis que le reste, les 60%, serviront à remettre l’unité industrielle en état de fonctionnement. Le ministre de tutelle a tenu à faire savoir que la remise en état ne concerne pas que les Ics, mais que les différentes filiales, Sefils, Senchim et autres, sont également concernées.
Il s’agit de faire en sorte qu’à la fin du mois d’octobre prochain au moins, la compagnie puisse affréter environ deux bateaux de chargement à exporter. Et au bout de 20 mois, à partir du premier septembre prochain, que les Ics retrouvent leur pleine capacité de production, «chose qu’ils n’ont jamais pu faire depuis les dernières mesures de relance».
Pour le moment, la situation des Ics est devenue critique, et menace même la survie de plusieurs établissements bancaires et de Petites et moyennes entreprises (Pme). «Pour le moment, les Ics doivent environ 20 milliards de francs aux banques locales, dont environ 6 milliards sont déjà arrivées à échéance», indique le ministre. Ce qui souligne l’urgence et le caractère propice de l’accord trouvé avec Indorama.