L’énergie, l’un des piliers fondamentaux de la croissance économique durable sape fondamentalement le développement de l’Afrique. Sur l’ensemble du continent, les zones potentiellement créatrices de richesses sont confrontées à un déficit énergétique.
Riche en ressources naturelles, l’Afrique demeure le continent où rares sont les pays qui ont de nos jours atteint des taux de croissance à deux chiffres. Ce gap est en partie imputable au déficit criard de centrales énergétiques pour fournir à suffisance de l’énergie aux zones rurales pourvoyeuses de manières premières pour la transformation et la conservation de produits.
Pour ce faire, les industriels misent de plus en plus sur les unités de production autonomes, notamment la production d’électricité décentralisée. Au regard de certains énergéticiens, construire de gigantesques centrales énergiques à coup de milliards n’est plus de mise. Dès lors, l’alternative est sans doute dans l’installation de systèmes électriques décentralisés, communément appelés panneaux solaires qui apporteraient des solutions locales à moindre coût.
Le continent dispose en effet de potentiels solaire, éolien, et fluvial inouïs, à même de résorber le gap dès lors que les décideurs politiques sont résolus à tirer l’Afrique des méandres. Par exemple Thomas Gottschalk, entrepreneur allemand et fondateur de Mobisol, a réussi à installer 5 000 systèmes électriques décentralisés au Kenya, en Tanzanie et au Rwanda. Ces panneaux solaires sont gérés à distance et payés par les clients via leurs téléphones mobiles, entre 5000 et 25000 francs CFA par mois selon la capacité installée. Pas beaucoup plus cher que ce que nombre d’africains dépensent en bougies ou en kérosène pour s’éclairer.
Pour résoudre l’équation, le continent se doit de valider le nouveau modèle économique, consistant à créer des maisons autonomes, dispensaires ruraux, écoles, et bus électriques entres autres débouchés commerciaux. En Afrique de l’ouest, l’initiative régionale pour l’énergie durable (Ired), lancée depuis 2008 par l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa) pour atteindre d’ici 2030 une énergie à bas prix au sein d’un vaste marché d’échanges électrique, tarde à se matérialiser.
En définitive, les populations ne retiennent réellement de l’Ired que des rencontres et des discours à tout bout de champ. Pour ce qui est du Sénégal, les gouvernants actuels parlent de plus en plus de mix-énergétique où toutes les sources d’énergies primaires seront comptabilisées, notamment celles consommées pour les transports, le chauffage des bâtiments, etc. Mais là aussi, c’est à l’état projet.