Conformément au vœu de la Cour qui a invité les conseils de la défense à soulever toutes leurs exceptions pour permettre de passer rapidement à l’interrogatoire sur le fond, les avocats des présumés complices de Karim Wade, ont servi à la juridiction de jugement une batterie d’exceptions.
Au même titre que les conseils de Karim Wade, les avocats des présumés complices ont tenu à montrer à la Cour que la procédure est entachée de nullité. Raison pour laquelle, ils ont sollicité l’annulation de la procédure. Car, selon eux, la violation de certaines dispositions légales a fait que leurs clients sont obligés d’apporter la preuve de l’accusation. De plus, s’indignent-ils, les faits pour lesquels leurs clients font l’objet de poursuite n’ont jamais été indiqués. «Les complices n’ont pas reçu une mise en demeure pour se préparer à l’enquête préliminaire. Seul Karim Wade en a reçu», souligne d’un ton coléreux, Me Baboucar Cissé, avocat de Bibo Bourgi.
A l’en croire, «les droits de la défense ont été violés, les principes d’un procès équitable sont bafoués, l’arrêt de renvoi est nul».
Démontrant que les administrateurs provisoires des biens appartenant aux inculpés ont outrepassé les missions pour lesquelles ils ont été choisis, Me Borso Pouye demande à la Cour d’annuler non seulement leur désignation mais également les rapports qu’ils ont produits.
De son coté, Me Pape Leyti Ndiaye, considère la deuxième mise en demeure comme illégale et estime qu’ «elle n’avait pour objectif que de prolonger la détention provisoire de Karim Wade et de ses co-prévenus ».
Et Me Borso Pouye, avocate de Mbaye Ndiaye, d’ajouter : «nous ne sommes pas concernés par la seconde inculpation. Mbaye Ndiaye n’ayant pas été renvoyé devant la juridiction de jugement après six mois, l’ordonnance de renvoi de la commission d’instruction est nulle». Suffisant pour que Me Pape Leyti Ndiaye sollicite de la Cour «l’annulation de toute la procédure postérieure à la deuxième mise en demeure».