Un "besoin réel" en interprètes et traducteurs professionnels se fait sentir sur le marché de l'emploi national et africain, a indiqué, jeudi à Saint-Louis, Aly Sambou, coordonnateur du comité mis en place pour la réalisation d'une maquette relative au lancement d'un master de traduction et interprétation de conférences à l'Université Gaston Berger (UGB).
L'Université de Saint-Louis a développé un projet pour combler ce déficit constaté, a dit M. Sambou, à l'ouverture d'un séminaire de trois jours consacré à ce sujet.
Il vise la validation de maquettes du master de traduction et interprétation de conférences, une initiative soutenue par le Réseau panafricain des masters de traduction et d'interprétation de conférence (PAMCIT) ainsi que l'Agence universitaire de la francophonie (AUF).
M. Sambou fait état d'un "déficit criard de professionnels africains sur le marché". Au-delà de la formation et de l'excellence prônée, a-t-il dit, l'UGB travaille à l'insertion de ses diplômés, affirmant que "les rares traducteurs et interprètes connus s'en sortent bien en travaillant pour leur propre compte".
L'UGB sera le point de départ pour la mise en place d'un Réseau panafricain dans ce domaine et devrait inspirer les universités de l'Afrique de l'Ouest francophone en les amenant à se référer à son expérience pour lancer un programme de formation similaire.
Françoise Ouemener, coordonnatrice régionale de projet à l'AUF, a insisté sur la pertinence de ce programme en gestation, expliquant qu'il entre en droite ligne des objectifs fixés par son institution qui compte partir par ce biais mettre en réseau les universités francophones.
Quant au professeur Moussa Daff de l'Université de Dakar, il a mis l'accent sur l'importance pour les peuples de se comprendre dans un monde plurilinguistique où ''pour échanger il faut d'abord se parler''.
''Cela démontre encore une fois l'opportunité de se donner les moyens de se comprendre. Cela passe nécessairement par la formation des traducteurs et interprètes professionnels surtout dans les langues africaines par rapport aux langues romanes’', a t-il expliqué.
Première du genre dans l'espace public sénégalais d'enseignement supérieur, selon un communiqué, ce projet ''se présente aujourd'hui comme un impératif dans un marché de l'emploi de plus en plus exigeant et une université rattrapée par de nouvelles dynamiques et missions principalement axées sur l'insertion de ses diplômés''.