Les avocats de l’ancien ministre Karim Wade ont réclamé jeudi "la nullité" de l’enquête préliminaire menée avant la tenue du procès de leur client, ont annoncé plusieurs médias.
Au sixième jour du procès, les avocats de M. Wade ont dit que six des personnes ayant mené l’enquête préliminaire n’ont pas été nommées par décret comme l’exige la loi.
Seul le patron de la Section des recherches de la gendarmerie a été nommé par décret, selon les avocats de l’ancien ministre et de ses cinq coïnculpés, rapporte un journaliste de la Radio futurs médias (RFM).
Ces personnes n’ont pas la qualité d’exécuter un acte de police judiciaire, signale Radio Sénégal, citant les avocats de la défense.
Ces derniers ont demandé l’annulation d’un réquisitoire du procureur spécial de la CREI daté du 17 avril 2013, à la suite de l’enquête préliminaire.
Antoine Félix Diome, le substitut du procureur spécial de la CREI, n’avait pas acquis le grade requis pour occuper ce poste, selon Ciré Clédor Ly et ses confrères commis par Karim Wade et ses coïnculpés.
Ils ont aussi fait valoir que la nomination de M. Diome n’avait pas reçu le feu vert du Conseil supérieur de la magistrature.
Les avocats de la défense ont aussi évoqué l’existence d’un procès-verbal qui ne leur a pas été remis par le parquet spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).
Karim Wade est poursuivi pour enrichissement illicite présumé. Il doit justifier un patrimoine de 117 milliards de francs CFA.
De nouveaux "motifs de nullité" soulevés par la défense, toujours à la recherche d’irrégularités dans la procédure judiciaire visant Karim Wade et ses coïnculpés, avaient encore marqué ce procès, mercredi.
Après avoir perdu la bataille sur la compétence de la CREI, lundi, la défense de M. Wade et de ses coïnculpés a ensuite vu la Cour suprême annuler un arrêt qui lui était favorable.
Mardi, la Cour suprême a déclaré irrecevable le recours de Karim Wade portant sur l’incompétence de la CREI à le juger, infirmant une précédente décision de sa Chambre criminelle favorable à l’ancien ministre.