Après la phase de contestations de la compétence de la Crei, les avocats de Karim Wade ont encore exprimé des réserves sur l’instruction du dossier de leur client. Une procédure qui, «jusqu’à présent», a dit Me Seydou Diagne, «s’est déroulée à charge», laissant peu de place à leur client. De là, les avocats de la défense ont choisi de «ne pas aller directement au fond», préférant soulever d’autres exceptions, notamment le sursis à statuer, l’exception au fin de non recevoir, l’exception portant irrecevabilité de la constitution de partie civile de l’Etat, etc.
Le juge ne veut point que les choses restent en l’état. Henri Grégoire Diop s’explique mal que les avocats de Karim Wade veuillent soulever leurs exceptions une à une. De l’avis du magistrat, toutes les exceptions doivent être soulevées avant toute défense au fond. Le président de la cour veut éviter les «défenses dilatoires» soulevées en cours de procédure. «Il est cependant préférable de respecter la règle du Code de procédures», recadre le juge Diop.
Le substitut du Procureur spécial, Antoine Diome, est d’avis que la défense doit formuler l’ensemble de ses exceptions avant l’évocation des faits. Pour lui, le vrai challenge ne réside pas forcément dans la volonté de la défense de soustraire Karim Wade des rigueurs de la Crei, mais en la possibilité, pour ses avocats, de casser les charges qui pèsent sur lui. D’ailleurs, il parle même d’une «certaine volonté inavouée» de « faire dans le dilatoire». Pour lui, c’est sans conteste que la défense veut faire durer le procès. Sinon, elle en aurait fini avec toutes ses exceptions.