Abdoulaye Baldé refait surface. Quatre jours après le jeu de cache-cache avec les éléments de la Section de recherche de la gendarmerie de Colobane, le leader de l’Union centriste du Sénégal (UCS) s’est présenté hier à la Commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Son audition est renvoyée finalement au mardi 26 prochain.
Un impressionnant dispositif de sécurité était déployé sur les lieux. Les forces de l’ordre, prêtes à parer à toute éventualité, ont tenu à distance toute personne tentant de s’approcher des lieux. Les rares partisans du maire venus le soutenir ont été éloignés de plusieurs mètres. Hors de question de laisser qui que ce soit s’approcher, pas même les journalistes, interdits d’assister à l’audition. ‘’Les instructions sont claires. Vous ne devez pas restez ici. Partez !’’, ordonnait un policier aux militants.
C’est aux environs de 15h que le député-maire de Ziguinchor s’est présenté à la Crei. A peine deux heures plus tard, il est ressorti, accompagné de deux de ses avocats, Mes Demba Ciré Bathily et Ciré Clédor Ly. De blanc vêtu et visage fermé, Abdoulaye Baldé n’a pas voulu cette fois-ci s’exprimer. ‘’Adressez-vous à mes avocats !‘’, s’est-il contenté de dire aux journalistes. ‘’Nous revenons le 26, en attendant qu’il se familiarise avec le dossier’’, a prudemment lancé Me Ciré Bathily, sans vouloir rajouter d’autres mots. ‘’On ne fait pas de commentaire !’’, a-t-il lâché devant l’insistance des journalistes.
Lorsqu’un véhicule rouge 4×4 de marque Ford s’est garé devant la porte, le maire de Ziguinchor s’est enfin déridé pour faire un signe de la main à ses partisans qui scandaient : ‘’Président ! Président !’’, avant de s’engouffrer dans le véhicule. Des partisans portaient des t-shirts à l’effigie de leur leader. D’autres brandissaient ses photos ou celles de l’ex-président de la République, Me Abdoulaye Wade.
Finalement, le mandat de dépôt tant redouté par ses partisans n’a pas été décerné. Il est rentré chez lui. Le maire de Ziguinchor est soupçonné d’avoir acquis illicitement son patrimoine évalué à 5 milliards de francs CFA. Lui parle de 2 milliards. Le lundi 11, il a remis au procureur spécial de la Crei un document de 1000 pages dans lequel il explique l’origine de son patrimoine. La balle est dans le camp d’Alioune Ndao.