L’ex-président de la communauté rurale d’Oulampane (Bignona, Sud), Boubacar Bodian, a interpellé, mardi, l’Etat et le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC, rébellion) à s’engager davantage pour un déminage définitif de la Casamance.
''Nous interpellons aussi bien l’Etat du Sénégal que le MFDC à s’engager davantage pour une paix définitive et un déminage définitif de la Casamance’’ a-t-il plaidé à la levée des corps de 3 victimes de l'explosion d'une mine dans le nord du département de Bignona (Sud).
Au total, sept jeunes ont trouvé la mort samedi après-midi dans cet accident qui a eu lieu entre les villages de Welkalire et Djalinkine, dans la commune d’Oulampane.
L'explosion s'est produite vers 17h, a précisé l’ex-président de la communauté rurale, Boubacar Bodian, qui a procédé à l’évacuation des victimes de Welkalire vers la Route nationale 4.
Quatre personnes sont décédées sur le coup et 6 autres blessées grièvement, lorsque la charrette à bord de laquelle elles se trouvaient a sauté sur une mine. Trois autres personnes sont mortes lors de leur évacuation vers l’hôpital régional de Ziguinchor.
Les parents des victimes, les militantes de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (PFPC) ont pris part à la cérémonie de levée des corps à la morgue de l’Hôpital régional de Ziguinchor.
‘’(Il s'agit) d'une situation regrettable (face) à laquelle nous interpellons l’Etat et le MFDC à redoubler d’avantage (d’efforts), parce que nous ne voulons plus entendre de paix durable, de paix définitive. Nous voulons que la guerre cesse en Casamance’’ a dit l’ex-PCR d’Oulampane.
M. Bodian a magnifié le soutien des familles des victimes qui lui ont permis d'évacuer les blessés.
Il a invité l’Etat et le MFDC à réaffirmer leur engagement pour que la Casamance, la région méridionale du Sénégal confrontée depuis 1982 aux conséquences d'un conflit armé, retrouve définitivement la paix.
‘’Nous ne voulons plus entendre qu’une population de la Casamance a sauté sur une mine. Parmi les priorités, il y a celle de la paix en Casamance ‘’ a-t-il martelé, soutenant que la région méridionale doit servir de locomotive pour le développement du Sénégal.
‘’Nous ne voulons plus que nos enfants meurent dans de pareilles circonstances. Nous exigeons une reprise du déminage humanitaire dans les plus brefs délais'', a de son côté déclaré, la coordonnatrice de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (PFPC), Ndéye Marie Thiam.
‘’Nous sommes toutes bouleversées par cette tragédie et nourrissons l’espoir que des mesures seront prises tant du côté de l’Etat que du côté du MFDC pour que cela ne se reproduise plus jamais’’ a-t-elle dit.
Bakary Sané, le chef de village de Dioundang Kantépore où sont originaires les victimes a soutenu que ‘’leur douleur n’a pas de limites’’, et demandé une assistance de l’Etat.
M. Sané qui a perdu deux membres dans sa famille dans l’explosion de la mine a relevé que son village a payé un lourd tribut à la crise casamançaise, soulignant qu’ils s’étaient réfugiés pendant des années en Gambie.
