C’est une découverte pleine de questions : Deux containers remplis d’explosifs ont dérivé sur la Baie de Hann. En attendant les investigations, certains interlocuteurs pensent qu’ils faisaient partie de la cargaison du navire tanzanien Sea Soul 1 qui avait coulé 38 de ses 40 containers d’armes aux larges de Gorée.
Les populations sont transies de peur : Deux containers de 16 pieds contenant des dispositifs explosifs ont dérivé vendredi dernier sur la baie de Hann. Cette découverte a complètement mis les habitants dans une situation de trousse généralisée à cause de la proximité des habitations avec les produits inflammables.
Aujourd’hui, cette découverte est pleine de mystères : Comment ces containers bourrés d’explosifs ont pu échouer sur la plage ? D’après certaines sources, ils feraient partie de la cargaison d’armes coulée vers Gorée la semaine dernière. Le Quotidien avait révélé que le navire tanzanien Sea Soul 1 avait à son bord 40 containers de fusils et de munitions, destinés au Mali et qui devaient transiter par le Sénégal. Après le décompte, on avait remarqué que deux containers avaient disparu après le naufrage. En attendant de trouver les réponses à ces questions, les autorités continuent de sécuriser le périmètre de la Baie de Hann pour soulager les «Hannois» qui avaient «importé» le danger chez eux.
De couleur grise, l’un des containers emporté par une houle en haute mer a été roulé par les grosses vagues dans tous les sens. La serrure de sécurité, qui ne pouvait plus résister, a sauté. Finalement, son contenu s’est déversé sur la plage vers 18 h dans la journée du vendredi. L’autre est resté intact malgré les pressions des vagues. Mais, il renfermait les mêmes produits explosifs. On a craint le pire : Car c’est une zone industrielle qui est prête à exploser à chaque étincelle.
Etreintes par la conjoncture, les populations ont très vite pris d’assaut le container pour le vider de son contenu en croyant qu’il contenait des ravitaillements perdus en haute mer par des bateaux de pêche, sans mesurer le danger. Elles ont transporté dans les concessions des fûts sur lesquels il est, pourtant écrit : Attention explosif. Entre temps, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre dans ce village. Informés, les responsables de la localité se sont déportés sur les lieux pour avoir le cœur net sur le contenu des deux containers.
Mbacké Seck, directeur exécutif Hann Bay Kepper, plus connu sous le nom Sentinelle de la baie de Hann, a pris le risque de vérifier le contenu des fûts avant de se rendre compte qu’il a en face de lui des produits explosifs. Il lance rapidement l’alerte à travers des coupoles des mosquées en demandant aux populations d’évacuer de leurs domiciles les produits explosifs. «Nous avons averti la gendarmerie qui est venue sécuriser le périmètre. Les populations croyaient qu’il s’agissait du mil», soutient M. Seck. Alertés, les éléments français au Sénégal ont envoyé des équipes de déminage. Le Capitaine Noba inspecte les lieux et photographie les containers suspects. Ferme, il donne l’ordre aux populations d’évacuer la zone: «Car ça peut exploser à tout moment.» Sur place, la gendarmerie, l’Armée, et une équipe du ministère de l’Environnement rassurent les résidents en évacuant le contenu des deux containers suspects vers des lieux inconnus.