Les quotidiens parvenus lundi à l'APS se font pour l'essentiel l'écho de déclarations du président de la République, Macky Sall, relatives à la mort de l'étudiant Bassirou Faye, décédé jeudi des suites de ses blessures lors d'affrontements entre des policiers et des étudiants de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
Les étudiants manifestaient pour réclamer le paiement de leurs bourses, quand les échauffourées ont éclaté dans le campus social et sur l'avenue Cheikh Anta Diop, notamment.
"Macky Sall se fâche", "accuse et menace des gens tapis dans l'ombre qui attisent le feu", rapporte L'Observateur. "Le ton dur, l'engagement ferme", le président de la République, de retour à Dakar dimanche soir, après un périple en France et aux Etats-Unis, accuse "des gens tapis dans l'ombre" d'avoir incité à la violence à l'université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
"Il assure que toute la lumière sera faite sur cette affaire" et affirme ne pas être contre le limogeage des ministres concernés par cette crise, ajoute L'Observateur, faisant allusion à Abdoulaye Daouda Diallo (Intérieur et Sécurité publique) et Mary Teuw Niane (Enseignement supérieur et Recherche).
Walfadjri s'inscrit dans la même lancée, en résumant les déclarations du chef de l'Etat. "L'opposition n'est pas étrangère aux violences à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar qui ont fait un mort. C'est la conviction du chef de l'Etat qui l'accuse de vouloir rendre le pays ingouvernable", écrit ce journal.
"Macky Sall déclare la guerre aux pyromanes", si l'on en croit Sud Quotidien. "Tous ceux qui veulent (exploiter) la crise universitaire à des fins politiciennes doivent se tenir à carreau", prévient cette publication, revenant sur les déclarations du président de la République.
"Manœuvres pour désamorcer la bombe", estime Enquête. "Revenu hier (dimanche) d'un voyage, le président Macky Sall a amené des assurances et des menaces en viatiques. Les premières sont destinées à la communauté universitaire et à la famille du décédé. Les secondes aux forces politiques qui veulent passer par l'UCAD pour embraser le pays", écrit le même quotidien.
"Le président Macky Sall qui a accédé à la magistrature suprême le 25 mars 2012, a conscience que son pays a (…) échappé de justesse au chaos. Provisoirement. Il sait aussi qu'il a été élu par un peuple affamé de changement et assoiffé de justice, réclamant la rupture", avance pour sa part La Tribune.
Cela dit, "le président Macky Sall a déclaré avec force que l'enquête ouverte (suite à la mort de cet étudiant) ira jusqu'à son terme pour situer les responsabilités. Non sans promettre de rencontrer l'ensemble des acteurs pour trouver une solution durable à la crise qui frappe l'université", indique Libération.
Selon Sud Quotidien, le chef de l'Etat "donne l'assurance que +le gouvernement, fidèle à sa vocation, assurera la sécurité des personnes et des biens en toute circonstance+". Il a par ailleurs "lancé un appel au calme et à la sérénité et a fait part de toute sa disponibilité à engager le dialogue avec les acteurs du monde universitaire pour une solution définitive et durable", ajoute-t-il.
Le Soleil s'inscrit dans le même esprit, en faisant savoir que le président de la République "a dit toute sa disponibilité et celle du gouvernement à dialoguer avec tous les acteurs".
"Macky Sall appelle au clame et à la sérénité", affiche le quotidien national à sa Une, avant de signaler que le procureur de la République a ordonné une expertise balistique pour faire toute la lumière sur cette affaire, conformément aux vœux de la famille de la victime.
L'As indique par ailleurs que l'enquête ouverte sur cette affaire "s'emballe". Le journal évoque ainsi le point de presse de l'adjoint au procureur de la République, qui a fait était de la détermination des autorités judiciaires "à faire la lumière sur les circonstances de la mort de l'étudiant Bassirou Faye". Pour ce faire, la France, la Belgique et le Canada vont être "mis à contribution pour l'expertise médicale".
"La Division des investigations criminelles (DIC) a commencé à auditionner les témoins clés (…)", précise Le Quotidien, citant Me Assane Dioma Ndiaye, avocat de la famille de la victime, qui "appelle les autorités à faire tout pour que la lumière jaillisse dans cette affaire".
Le décès de Bassirou Faye "est constitutif d'un traumatisme crânien avec hémorragie interne et externe par arme à feu", révèle le même journal, sur la base des déclarations de l'adjoint au procureur de la République, Amadou Seydi. "Le tueur sera sévèrement sanctionné", assure le magistrat à la Une de Direct Info.