Le professeur Abdou Salam Sall, ancien recteur de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), a laissé entendre vendredi à Saly-Portudal (ouest) que la crise au sein de cet établissement était le résultat de sa surpopulation.
"On ne peut pas prendre un petit espace de la taille de Dakar et y mettre 80 000 à 100 000 étudiants et aspirer en même temps à sa pacification. C’est impossible", a martelé M. Sall.
Il s’entretenait avec des journalistes sur la crise universitaire, en marge d’un atelier sur "l’enseignement bilingue à l’école élémentaire", une rencontre organisée par l’ONG Association de recherche et éducation pour le développement (ARED) et le ministère de l’Education nationale.
Abdou Salam Sall estime par ailleurs qu’à l’UCAD, "on ne peut pas prôner une généralisation des bourses au moment où on n’a pas les moyens de mettre des infrastructures de qualité dans certaines universités" publiques.
Abdou Salam souligne que "la vocation de l’UCAD, c’est d’être une université de recherche et de ressources pour les autres universités" du pays.
"On ne pourra pas faire passer les réformes en utilisant la Police. C’est impossible !" a-t-il répondu à une question des journalistes sur la présence des forces de l’ordre à l’UCAD.
Un étudiant de la Faculté des sciences et techniques de l’UCAD, Bassirou Faye, a succombé à des blessures, à la suite d’affrontements survenus jeudi dans cette université.
Il aurait été tué par balle, lors des heurts qui opposaient les étudiants aux policiers.
Des étudiants manifestaient jeudi à l'UCAD pour réclamer le paiement de leurs bourses, après avoir décrété la veille une grève de 72 heures.