Les armes contenues dans le navire Sea Soul 1 ne se trouvent pas toutes au fond de la mer. Une bonne partie aurait été subtilisée avant que le navire ne finisse au fond de l’eau. Les Forces nationales de sécurité qui se sont rendu compte de cela, sont sur les dents pour retrouver les fusils. Et surtout, éviter que le reste de la cargaison ne se fonde… dans la nature.
L’affaire de la cargaison d’armes coulée à bord du navire Sea Soul 1, battant pavillon tanzanien, mais dont l’équipage était dans sa quasi-totalité, égyptien, a connu hier un rebondissement lourd de conséquences. C’est bien simple. Les services de sécurité du Sénégal, tous corps et services confondus, sont sur les dents du fait de cette affaire. En effet, des informations recueillies auprès de certains services officiels de sécurité indiquent qu’avant que le navire ne soit vraisemblablement sabordé par ses propres marins, deux des quarante containers où étaient entreposés les fusils, avaient eu le temps d’être subtilisés et ont disparu dans la nature.
Ce développement a fait que les services de renseignement ne sont plus convaincus de la thèse de l’accident en ce qui concerne le naufrage du navire au large de Gorée, juste le jour où il était annoncé pour pouvoir accoster dans l’un des quais du Port.
Comme Le Quotidien l’a écrit hier, le Sea Soul 1 avait à son bord, 40 containers de fusils et de munitions, destinés au Mali et qui devaient transiter par le Sénégal. Le ressortissant malien destinataire de la marchandise, l’avait présentée comme produits destinés à la chasse au gibier. Avec 30 millions de cartouches, il faudrait croire que le bonhomme avait l’intention d’en finir avec le peu de faune sauvage que contient encore l’écosystème malien.
L’engorgement du Port de Dakar avait retardé de deux jours l’accostage du bateau, et l’avait forcé à descendre ses amarres au large de Dakar, à environ 10 km de l’île de Gorée, mais dans les eaux territoriales sénégalaises. Durant toute cette période, le navire était sous la surveillance d’une vedette de la Douane sénégalaises. Ce qui rend d’ailleurs encore plus incompréhensible le fait que deux containers aient pu être subtilisés sans que les gabelous ne s’en soient rendu compte.
Les services de sécurité ont toutes les craintes que ces armes ne puissent se retrouver entre des mains mal intentionnées, aussi bien au Sénégal que dans l’un quelconque des pays qui nous entourent. La simple géopolitique permet de comprendre que ces armes pourraient contribuer à déstabiliser n’importe lequel de nos pays.
Une fois cette disparition constatée, les services de sécurité ont renforcé la surveillance sur le lieu du naufrage du bateau, pour éviter que le reste de la cargaison ne vienne également à disparaître dans la nature, avant que les dispositions nécessaires n’aient été prises pour permettre de récupérer toutes ces armes et de les mettre en lieu sûr.
Il faut dire que certaines personnes reprochent aux services de sécurité un peu de laxisme dans cette affaire. Les gens ne comprennent pas pourquoi, une fois que ce navire avait été contrôlé par les garde-côtes sénégalais, pourquoi il n’avait pas été arraisonné par la Marine nationale, quand le caractère sensible de sa cargaison avait été établi. Les garde-côtes s’étaient précipités pour refiler l’affaire à la Douane sénégalaise, qui a dû recourir aux mêmes garde-côtes pour surveiller le même navire. Et le délai nécessaire à attendre que le bateau soit programmé pour accoster à l’intérieur du Port, quasiment tout un long week-end, a certainement été mis à profit par les Egyptiens qui composaient l’équipage, et certainement de connivence avec l’armateur et le propriétaire de la cargaison, pour décider de saborder le navire. En attendant un Plan B, dont les deux containers disparus faciliteraient dans doute la faisabilité ? Les jours à venir apporteront sans doute plus d’information.