La mort suspecte de Chérif Ndao affecte le chef de l’Etat qui a donné des instructions au ministre de la Justice allant dans le sens de situer les responsabilités et tirer cette affaire au clair. En attendant, le procureur de la République près le Tribunal régional de Thiès a, dans le cadre de cette enquête, commencé à auditionner des sapeurs-pompiers.
L’affaire Chérif Ndao ne laisse pas insensible l’autorité, qui s’investit dans la traque des coupables de cette bavure présumée lors d’un bizutage tragique à Thiès. La publication des photos du sapeur-pompier, le corps tatoué de sévices insupportables, dans les colonnes du journal Le Quotidien, a sorti le chef de l’Etat de son silence : Il a demandé au ministre de la Justice de tirer cette affaire au clair et de situer «rapidement» les responsabilités. Ex-président de la Fédération internationale des droits de l’Homme (Fidh), Me Sidiki Kaba a bien sûr rassuré Macky Sall en soutenant qu’une enquête a été ouverte dès l’éclatement de cette affaire.
Le procureur de la République près le Tribunal régional de Thiès est en train de clarifier les choses. Car il a commencé à auditionner certains sapeurs-pompiers qui seraient mêlés à cette affaire présumée de tortures. En attendant les résultats de l’enquête, les images publiées dans ces colonnes ont semé l’émoi et la consternation dans les rangs des sapeurs-pompiers qui se retrouvent désormais au cœur du scandale.
Dès les premières heures de cette «bavure présumée», les soldats du feu se sont empressés de parler de mort naturelle pour justifier le décès de Chérif Ndao. En face, le procureur de la République près le Tribunal régional de Thiès, Ibrahim Ndoye, a la lourde responsabilité de démêler le vrai du faux dans cette histoire où plusieurs documents médicaux circulent. Et les versions contradictoires se multiplient au-dessus de la tombe du natif de Kaffrine.
Le dossier médical du disparu, établi par le Professeur Diatta de l’Hôpital Principal de Dakar, explique que son motif d’admission est lié aux contusions musculaires diffuses par coups et blessures compliquées de rhabdomyolyse et d’insuffisance rénale anurique associées à un paludisme grave avec défaillance neurologique, rénale et hématologique.
Admis aux urgences, il en est ressorti mort après un arrêt cardiaque par choc hémorragique sur Civd. En conclusion, le médecin soutient qu’il est décédé d’une mort violente. Ce rapport de l’expert confirme le certificat de genre de mort produit aussi par Docteur Mouhamadou Mansour Fall, médecin commandant spécialiste des hôpitaux des Armées.