Après trois jours de compétition, les 19-èmes championnats d’Afrique d’athlétisme qui ont actuellement lieu à Marrakech, tardent à attirer le public malgré les grands efforts déployés par le Comité d’organisation, a constaté l’envoyé spécial de l’APS.
L’enceinte ultramoderne du Grand Stade de Marrakech sonne creux depuis dimanche, jour de l’ouverture des championnats, et pour le soutien, les athlètes en compétition doivent compter sur leurs coéquipiers assis dans les tribunes.
Ce mardi, ce sont les athlètes éthiopiens qui ont tenté de faire du bruit pour encourager leur compatriote (Ariyat Dibow Ubang) arrivée 3-ème du concours du saut en hauteur dames avec 1m 78.
C’est dans cette ambiance confidentielle que le Botswanais Isaac Makwala a gagné le 400m avec un nouveau record des championnats, porté désormais à 44s 23.
Malgré l’appel du speaker, rien n’a pu faire bouger les quelques rares personnes présentes au stade. Et cela fait dire à Oumar Ba, le responsable de la Communication de la Confédération africaine d’athlétisme (CAA) que ces compétitions sont des compétitions à huis clos.
‘’On peut dire que c’est une compétition à huis clos’’, a-t-il dit.
Le Français Yves Pinaud, connu pour être un des plus fins connaisseurs de l’athlétisme africain, interrogé sur le même sujet, estime que cette édition 2014 fait partie des compétitions les moins suivies dans l’histoire des championnats d’Afrique.
‘’Au début des années 80 au Caire (Egypte), on a eu à assister à des compétitions où l’affluence était très maigre’’, s’est-il souvenu, rappelant que le Comité d’organisation avait fait déplacer à la fin des militaires pour garnir le stade. Malgré tout, le stade, avec une capacité de 100.000 places, sonnait toujours creux.
Appelé à commenter cette absence du public, un membre du Comité d’organisation, croit savoir que les grands noms de l’athlétisme africains n’ont pas fait le déplacement.
‘’Nous avons organisé dans ce même stade le World Challenge Mohamed 6 en juin dernier et je peux vous assurer que le stade avait fait le plein’’, s’est-il souvenu, rappelant qu’il y avait de grands noms de l’athlétisme mondial.
Peut-être que l’absence des stars africaines, le Kenyan David Rudisha ou la Botswanaise Amantle Montsho, a découragé plus d’un féru de la discipline, a-t-il commenté.
‘’Il est difficile d’avancer des raisons et cela d’autant plus que ce sont des vacances, donc la bonne période pour les compétitions’, a-t-il par ailleurs ajouté, indiquant que la situation du stade, à l’extérieur de la ville, ne peut expliquer le peu d’affluence.
C’est tellement vrai surtout, que le 800m (hommes) de ces championnats d’Afrique remporté par le Botswanais Nijel Amos, avec un temps de 1.48.53, était de niveau mondial avec la présence de l’Ethiopien Mohamed Aman (champion du monde 2013) et de l’Algérien Tafouik Mekhloufi, champion olympique 2012.
Après avoir dominé le 800m aux Jeux de Commonwealth à Glasgow devant David Rudisha, le Botswanais écrit une nouvelle ligne à son palmarès.
Cette brochette de stars a fait sans le public, et à deux jours de la clôture des compétitions prévue ce jeudi 14 août, c’est loin d’être encore le rush au Grand Stade de Marrakech qui doit abriter un mois plus tard la Coupe du monde d’athlétisme.
