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Le Quotidien N° 3458 du 11/8/2014

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CREI - Rapport médical de Bibo Bourgi : Les détails d’une expertise
Publié le mardi 12 aout 2014   |  Le Quotidien


Le
© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.


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C’est sans nul doute un long chemin de croix pour Bibo Bourgi afin d’obtenir l’autorisation de sortie du Sénégal pour suivre des traitements médicaux que nécessite son état de santé alarmant, aux dires des experts. Mais la Crei, qui a désigné des experts médicaux ne devrait plus le laisser mourir à petit feu au Sénégal. Les conclusions des médecins Serigne Maguèye Guèye et Ousmane Dièye sont favorables à son évacuation sanitaire dans les plus brefs délais.
Les experts médicaux désignés par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) pour examiner l’état de santé de Bibo Bourgi ont déposé leurs conclusions sur la table du juge Henri Grégoire Diop, président de la Crei le mardi 5 avril 2014. On attend encore dans quel sens les juges de la Crei vont trancher la question de l’évacuation sanitaire en France du prévenu qui garde encore son lit d’hôpital dans une clinique dakaroise. Seulement, les conclusions auxquelles ont abouti les experts désignés d’office par la Crei ne semblent pas laisser de place à une autre décision que celle de l’autorisation de sortie réclamée par les conseils du prévenu en faveur de leur client.

Les graves pathologies diagnostiquées par les experts de la Crei
Le médecin-Colonel Serigne Maguèye Guèye, urologue et chef du service spécialisé à l’Hôpital général de Grand Yoff (Hoggy) avait été désigné par ordonnance «avant dire droit» du président de la Crei en date du 28 juillet 2014, en même temps que le cardiologue Ousmane Dièye. Une série de six questions leur avait été adressée par la Crei ? Tendant à savoir si Ibrahim Aboukhalil dit Bibo Bourgi était en danger de mort; s’il avait effectivement subi une opération à l’Hoggy; opération à l’issue de laquelle il a contracté une bactérie nosocomiale et de quel type; si son état de santé peut être pris en charge au Sénégal; si cet état de santé nécessite une évacuation sanitaire en France et si le prévenu est en état de comparaître devant la Crei avec ou sans assistance médicale. Compte tenu de l’urgence attachée à leur mission, les deux médecins experts ont examiné le patient les 2 et 3 août 2014 avant de déposer leurs rapports respectifs. Les deux rapports aboutissent à la même conclusion, c’est à dire donnant raison au demandeur quant à la nécessité de le faire évacuer en France dans les plus brefs délais.
Serigne Maguèye Guèye confirmera que Bibo Bourgi avait été bel et bien opéré au service urologie de l’Hoggy le 28 juin 2014 et qu’il a attrapé par la suite une bactérie nosocomiale qui continue de résister aux traitements appliqués. Serigne Maguèye Guèye n’estime pas moins, en réponse à une autre question posée par la Crei, que son service pourrait prendre en charge l’état de santé de Bibo Bourgi. Il écrit dans son rapport : «Au plan strictement urinaire, le seul hôpital au Sénégal qui dispose de l’équipement permettant de réaliser une urétéroscopie-laser est l’Hoggy. Cet hôpital dispose aussi de ressources humaines habituées à cette pratique. Cependant, le problème de l’opérabilité de M. Ibrahim Aboukhalil se pose dans nos conditions de travail surtout en ce qui concerne son état de santé cardo-vasculaire...». L’urologue insiste en précisant «son opération doit se faire dans un environnement opératoire sécurisé avec une surveillance péri-opératoire permettant d’éviter la survenue de toute infection et surtout de faire fasse à tout accident cardio-vasculaire». Naturellement l’Hoggy ne réunit pas de telles conditions. Les antécédents cardio-vasculaires inquiètent davantage le colonel Guèye qui renvoie les juges aux conclusions du cardiologue. Ce dernier, le Docteur Ousmane Dièye estime de son côté que l’état de santé de Bibo Bourgi ne lui permet pas de comparaître devant la Cour pour faire face à son procès. Plus grave, le Dr Dièye écrit sans ambages que la situation clinique de Bibo Bourgi «peut mettre en jeu son pronostic vital et nécessite une évacuation urgente en France». Le cardiologue craindrait une mort possible à tout moment, par infarctus du myocarde.

De lourds antécédents cardiaques
Bibo Bourgi se fait suivre par le Pr Monsegu en France et au Sénégal par le Docteur Fakher Trigui de la Clinique du Cap à Dakar. Mais de nombreux autres médecins ont eu à se pencher sur son état de santé depuis l’ouverture de la procédure judiciaire devant la Crei. Après son placement sous mandat de dépôt le 17 avril 2013 par la commission d’instruction, il avait rapidement été transféré au pavillon spécial de l’Hôpital Aristide Le Dantec. Son état de santé inquiétait gravement. Il aura fallu une expertise du Dr Mbaye Paye (le 13 mai 2013) et une contre expertise du Docteur Adama Kane (le 7 juin 2013), tous les deux cardiologues, pour conclure à l’incompatibilité de son état de santé avec le maintien en milieu carcéral. Bibo Bourgi obtiendra alors une mise en liberté provisoire le 18 juin 2013, avec placement sous contrôle judiciaire. Sa santé devenait de plus en plus déclinante et Bibo Bourgi demandera en vain, à plusieurs reprises, une autorisation de sortie du Sénégal pour suivre des traitements médicaux en France. Le parquet spécial s’était systématiquement opposé à une telle demande jusqu’à l’intervention chirurgicale du 28 juin 2014 à l’Hoggy avec de fâcheuses conséquences post-opératoires. Le 21 juillet 2014, ses avocats introduisirent une nouvelle demande d’évacuation sanitaire à laquelle le parquet spécial de la Crei ne s’est pas opposée, le 22 juillet 2014, se conformant à une lettre allant dans ce sens du ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba, en date du 12 mai 2014. Le président Henri Grégoire Diop va surprendre son monde en désignant des experts médicaux pour examiner à nouveau Bibo Bourgi. Les rapports des experts ont abouti à la conclusion d’une évacuation d’urgence en France.

Les craintes d’une soustraction à l’action de la justice
En dépit des conclusions médicales qui sont favorables à son évacuation en France, des voix s’inquiètent au sein de la Crei, du risque de ne plus revoir Bibo Bourgi au Sénégal. Dans une ordonnance en date du 28 mai 2014, Henri Grégoire Diop et ses assesseurs indiquaient notamment que Bibo Bourgi «est titulaire de deux passeports, sénégalais et français. Il dispose de la double nationalité; que dès lors, il peut se soustraire à l’action de la justice, une fois sur le territoire français; qu’au surplus, il existe un risque de concertation frauduleuse avec son frère qui est également poursuivi dans cette affaire et qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt».

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