Passes d’armes entre avocats et Parquet spécial près la CREI : Les querelles de borne fontaine n’honorent pas la famille judiciaire #aDakar

Politique

Passes d’armes entre avocats et Parquet spécial près la CREI : Les querelles de borne fontaine n’honorent pas la famille judiciaire

Publié le lundi 11 aout 2014 | Le Quotidien

© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.

Vos outils

REAGISSEZ

Vidéos

Reprise du procès Karim Wade

- 1/8/2014

Dans le dossier

Affaire Karim Wade

La bataille de chiffonniers auquel on a eu droit hier devant la barre de la Crei n’est pas du goût de pas mal d’acteurs du milieu judiciaire, qui condamnent ce spectacle indigne de leurs auteurs.
Comme des écoliers dans une cour de récréation. Vacarmes, injures, puis place aux déballages. Au quatrième jour du procès de l’ancien ministre d’Etat, Karim Wade, les attaques personnelles ont marqué les débats. Les passes d’armes entre acteurs de la justice ont été les points saillants de l’audience. Jouant sur leur indéniable capacité à rendre attrayantes, chacun dans son registre, les plus obscures discussions juridiques, l’épisode sur l’exception d’incompétence a livré, ce mercredi, un avant-goût du choc auquel pourrait donner lieu le procès de l’ancien ministre d’Etat, Karim Wade.
Malgré le caractère purement solennel de l’audience, les avocats des deux parties et le Parquet spécial ont débattu pendant huit heures, échangeant au passage insanités et coups de griffes. Et puis, sans que l'assistance ait un seul instant eu l'occasion de s'ennuyer. Des disputes de bas niveau, devant un public embarqué dans des querelles de borne fontaine. L’assistance a assisté à des injures à peine voilées, prononcées de part et d’autre. Rein n’était de trop. Un peu comme si dans cette affaire, il n'y avait pas beaucoup plus important que le spectacle auquel on a eu droit.
L’incident continue à animer les discussions au temple de Thémis. Les règlements de compte et autres attaques personnelles, survenus ce mercredi, dans la salle d’audience n°4, a dérapé jusque dans les travées du Palais de justice de Dakar. Du côté du Tribunal, beaucoup sont ceux qui ont regretté que des juristes de la trempe des bâtonniers tombent à ce niveau. Personne n’aurait imaginé que les avocats des deux parties, ainsi que le Parquet spécial près la Crei allaient tomber si bas. «Avec le recul, ils vont certainement regretter ce qui s’est passé», regrette-t-on du côté du Parquet.
«C’est regrettable !», se désole un auxiliaire de justice. L’avocat n’est pas content de la qualité des débats au quatrième jour du procès de l’ancien ministre d’Etat, Karim Wade. A son avis, c’est d’autant plus indigne d’hommes de leur rang. «Ce n’est pas bien de faire dans le déballage», regrette un autre avocat inscrit au barreau, sous le couvert de l’anonymat.
Le bâtonnier Me Yérim Thiam avait même regretté, en cours d’audience, les incidents notés. «Quelle que soit la personne qui a été insultée, c’est l’institution tout entière qui l’est», avait-il dit. Lui-même son attitude à l'audience de la Crei a été jugée déplacée. «Il n’en vaut pas la peine», regrette-t-on du côté du barreau. Les propos de l’ancien bâtonnier Thiam, de l’avocat Me Seydou Diagne et ceux du Procureur spécial Alioune Ndao sont jugés «insultants et dégradants», par beaucoup d’auxiliaires judiciaires.

Commentaires