Pathé Sow risque la prison, si jamais les recherches ordonnées par le procureur conduisent à son arrestation. Le jeune boucher a agressé à la machette et au couteau trois Baye Fall qui ont été grièvement blessés.
Tout est parti d’une altercation entre un groupe de Baye Fall et la famille Sow, au quartier Darou Missel de Keur Mbaye Fall. Ce jour là, Ramata Sow revenait de la boutique, lorsqu’elle a croisé trois hommes qui lui ont demandé une pièce d’argent pour préparer le «café Touba» de la rupture du jeûne. Refusant de satisfaire la demande, elle fut chahutée par le trio. Les membres de la famille Sow se sont mêlés à la dispute. Puis, ont décidé de porter plainte.
Lorsqu’à son retour, le lendemain, le boucher Pathé Sow a été informé de la dispute, il a pris la décision de venger sa petite-sœur. Il est allé trouver Samba Ndiaye pour lui asséner deux coups. Ensuite, armé d’un coupe-coupe, il s’est rendu chez les Baye Fall. Il a sectionné la main gauche de Mamadou Lamine Guissé, avant de porter de violents coups de couteau à Mory Fall, le laissant pour presque mort.
Deux jours plus tard, Mamadou Moustapha Ndao, Modou Diémé et Mor Guèye rassemblèrent une somme d’argent de leur Dahira et décidèrent d’aller rendre visite à leurs camarades blessés. Là, ils ont été embarqués par des éléments de la gendarmerie. Ils ont eu beau clamer leur innocence, ils ont été traduits hier devant le tribunal des flagrants délits. A la barre, Ramata Sow et ses parents ont indiqué n’avoir jamais vu les prévenus. Leurs propos ont été corroborés par les déclarations des trois témoins blessés Mamadou Lamine Guissé, Mory Fall et Samba Ndiaye. Ils ont expliqué comment le frère de Ramata Sow les a agressés. La main de Mamadou Lamine Guissé a finalement été amputée.
Compte tenu de tous ces témoignages concordant, le procureur a demandé la relaxe des prévenus. Ensuite, il a donné des instructions fermes pour que le nommé Pathé Sow soit arrêté et traîné en justice. Jusqu’à présent, il reste introuvable. L’avocat de la défense, Me Abdou Daffe, a pour sa part plaidé l’apaisement. Selon lui, il ne faut pas s’entretuer. Il a également demandé que ses clients soient libérés, «parce qu’ils n’ont jamais été sur le théâtre des opérations». Délibéré le 11 août.