Ce vendredi 8 août, l'Ocrtis, le comité interministériel de lutte contre la drogue et la société civile ont procédé à l'incinération de près de quatre tonnes (3,873 tonnes de chanvre indien ainsi que 1,25 kilogramme de cocaïne) de drogue saisie. Cette cérémonie présidée par le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique a permis à ce dernier de revenir sur les mesures à prendre pour corser la lutte contre le trafic de drogue au Sénégal
Pour corser la lutte contre la drogue, Abdoulaye Daouda Diallo prône la destruction des champs de chanvre indien qui sont sur le territoire du Sénégal. La ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique l’a fait savoir lors de la première cérémonie d’incinération mensuelle de la drogue saisie par les forces de sécurité. «Nous allons effectuer de grandes opérations pour détruire définitivement les champs de production de cette drogue».
Si le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a pris cette résolution, c’est parce que selon lui, la majeure partie de la drogue saisie ces derniers temps (le «Fogny») a été produite au Sénégal, même si certains pays frontaliers avec le Sénégal participent à l’approvisionnement du marche du national. «On constate avec regret que cette drogue saisie a été produite en partie dans notre pays et dans les pays environnants, notamment au niveau de la frontière gambienne. Ce sera une autre bataille que nous allons mener pour détruire définitivement les champs de production dans notre pays», a-t-il déclaré.
Revenant sur la décision de rendre cette cérémonie d’incinération plus fréquente, Abdoulaye Daouda Diallo affirme que c’est une décision du président de la République pour éviter certaines tentations qui pourraient découler de la garde prolongée des drogues saisies. Il en veut pout preuve, «ce qu’il s’est passé il y a quelques jours dans un pays étranger où les gens ont appris avec beaucoup de surprises qu’en moins d’un mois, il y a eu une dissimulation d’une importante quantité de drogue saisie», a-t’il affirmé.
Une incinération mensuelle pour éviter toute dissimulation de drogue saisie par des flics…
Et de poursuivre: «nous avons pensé que c’est quelque chose d’assez tentant à laquelle il faudrait mettre fin définitivement. C’est pourquoi le Chef de l’État nous a instruit, ce que je répercute au niveau des postes de sécurité, de détruire systématiquement les drogues saisies». Le ministre a tenu cependant à préciser que ces destructions suivront «une procédure obligatoire. C’est pourquoi nous avons arrêté la fréquence des destructions à chaque moi».
Abdoulaye Daouda Diallo a cependant lancé un appel, en cette veille de Tabaski, à beaucoup plus de vigilance. Et pour cause, les importations de moutons qui pourront éventuellement servir aux trafiquant, comme moyen de faire entrer la drogue au Sénégal. «Je lance un appel parce que qu’on va vers une opération de Tabaski où il y aura beaucoup d’importations de moutons à travers les camions et les trafiquants seraient tentés de profiter de cette opération pour faire convoyer de la drogue vers le pays», prévient-il. Et de continuer: «même si nous avons décidé de réduire un peu les contrôles, nécessairement, ils continueront de s’opérer pour que nous ne soyons pas surpris».
Opération ‘’Karangué II’’ pour installer la peur chez les malfaiteurs
Interpellé sur la question de la violence dans certains quartiers de Dakar, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a magnifié la mutualisation des forces de la Police et de la Gendarmerie qui permet de mener des opérations dans la ville de Dakar. «Pour lutter contre la violence, il y a depuis quelques temps une force mutualisée de la police et de la gendarmerie ‘’Karangué II’’ qui est entrain de se mener dans la ville de Dakar», a-t-il indiqué. Et de terminer: «c’est vrai qu’il y a des crimes par ci, par là, mais vous vous rendrez compte que nous avons décidé de beaucoup bouger, d’aller ensemble partout, et nous avons des moyens conséquents aujourd’hui».
Le directeur de l’Office national pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis), Mame Seydou Ndour s’est félicité de la synergie des forces qui ont contribué à l’efficacité de la lutte contre ce trafic. Ces forces, parmi lesquelles, le comité interministériel de lutte contre la drogue et la société civile qui, de concert avec l’Ocrtis ont organisé cette cérémonie d’incinération. Mame Seydou Ndour a aussi révélé que «depuis que nous avons établi des postes de contrôle, il y a eu beaucoup de saisies» et que la plupart de cette drogue provenait de la petite cote et «ses grandes plages».
Pour rappel, 3,873 tonnes de chanvre indien ainsi que 1,25 kilogramme de cocaïne ont été incinéré lors de cette cérémonie.
OUAKAM : PROPAGATION DE FUMEE ACRE DE LA DE DROGUE INCINEREE - LES RIVERAINS CRAIGNENT POUR LEUR SANTE
Les habitants du quartier El Hadj Malick Sy de Ouakam se sentent menacés par les incinérations qui se déroulent non loin de leur quartier. En effet, agacés par la fumée dégagée par les énormes quantités de drogue bullées à chaque opération (d’incinération), comme c’était le cas hier, ils ont recommandé la délocalisation du site.
Les habitants du quartier El Hadji Malick Sy de Ouakam n’en peuvent plus avec les nombreuses cérémonies d’incinération de drogue dans leur zone. Ils se sentent menacés par la fumée âcre et noirâtre qui se dégage des importantes quantités de drogue incinérées sur place. Ils ont profité de la cérémonie d’incinérations de près de 4 tonnes de drogue hier pour exprimer leur ras-le-bol. «En détruisant la drogue, les autorités sont entrain de créer un autre problème de santé publique. Depuis ce matin, il est difficile, pour les enfants, de respirer avec cette odeur dégagée par la fumée», a affirmé une habitante de ce quartier.
Un autre de renchérir: «à l’approche d’une incinération, on est tout le temps dans l’angoisse. En effet, avec les gens qui ont des problèmes de respiration, ce n’est pas possible de vivre ce moment avec sérénité». Amadou Diallo, père de famille reconnait que même si l’incinération «est bien, il serait mieux de trouver un endroit loin des habitations pour ne pas risquer la santé de paisibles citoyens».
Le directeur de l’Ocrtis, Mame Seydou Ndour a affirmé pour sa part comprendre le gène que peut causer la fumée. C’est pour cette raison qu’il a déclaré que des prospections sont entrain d’être menées pour trouver un autre site. «Il faut dire qu’au tout début des incinérations, il n’y avait pas d’habitations dans cette partie de Dakar», a-t-il déclaré, non sans présenter ses excuses à ces populations. «Je présente mes excuses à ces citoyens, et je tiens à leur dire que nous faisons tout notre possible pour trouver un autre site pour le faire».