La reconstitution du capital semencier passe par un plus grand accès des paysans au crédit, a soutenu vendredi, à Fatick (ouest), Lamine Biaye, président de l'Association sénégalaise des producteurs de semences paysannes.
Les producteurs paysans encadrés par l'Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) ont accès au crédit bancaire, contrairement aux paysans, a-t-il fait valoir.
Les paysans doivent être mis dans "les mêmes conditions que tous les acteurs du monde agricole", a souligné M. Biaye, en marge de l'ouverture d'un séminaire de deux jours sur la sécurité alimentaire.
"A ce niveau, il n'est pas évident que nous ayons une même reconnaissance par rapport au capital semencier, en termes de production", a-t-il indiqué.
Selon lui, "si tous les paysans bénéficient d'un accès au crédit bancaire, d'outils de production" et de la considération de l'Etat, "la production du capital semencier va augmenter".
"Ça va booster la production du capital semencier et nous ne serions pas à ce niveau de dépendance en semences vis-à-vis de l'Etat", a-t-il expliqué.
Lamine Biaye s'est dit convaincu de ce que "si tous les producteurs étaient mis dans les mêmes conditions, la question du capital semencier sera close".
Aussi, l'Association sénégalaise des producteurs de semences paysannes est-elle engagée "à répertorier les variétés de semences disponibles, disparues, ou en voie de disparition dans les zones agricoles du Sénégal".
"On fait des fouilles, des recherches et nous formons les paysans pour qu'ils arrivent au moins à stabiliser les variétés de semences", a-t-il expliqué.
Créée en 2003, l'Association sénégalaise des producteurs des semences paysannes regroupe près de 20.000 membres exploitant 600 fermes à travers le Sénégal, selon son président.