Les travailleurs du Conseil régional (CR) de Dakar ont démarré hier, mercredi 6 août, leur premier jour de grève de la faim. Ce, pour réclamer le paiement de deux mois d’arriérées de salaire entre autres dus, affirment-t-ils.
«Nous sommes prêts à aller jusqu’au sacrifice ultime. Mais tant qu’ils ne nous paieront pas, nous ne quitterons pas les locaux».
Ces propos, Moustapha Konté, président de l’amicale des agents du Conseil régional (CR) de Dakar, les a prononcés hier, mercredi 6 août, pour montrer leur détermination, ses collègues et lui, à aller jusqu’au bout de leur bras de fer avec leur autorité de tutelle.
En effet, les agents du CR de Dakar ont entamé une grève de la faim pour disent-ils réclamer ce qui leur revient de droit. «On nous doit deux mois de salaire. Et Pourquoi ? Parce que la dotation que l’État a octroyé au CR de Dakar ne peut pas couvrir notre masse salariale».
Et d’ajouter : «c’est la raison pour laquelle, lorsque le directeur des collectivités locales nous a reçu, je lui ai dit que la dotation qu’il a octroyée au CR de Dakar est arbitraire et n’obéit à aucun critère objectif».
Moustapha Konté, qui est par ailleurs, président de l’Association des agents des CR du Sénégal, considère qu’ils sont victimes d’une cabale orchestrée par le Omar Youm, ministre de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du territoire, porte Parole du Gouvernement.
«Dans tous les CR du Sénégal, il n’y a que les agents de Dakar qui sont sans salaire. C’est pourquoi nous parlons d’acharnement», a-t-il fustigé.
Ces agents ont affirmé avoir usé de tous les recours avant d’en arriver à ce stade: «nous avons rencontré le secrétaire général du ministère, qui nous a reçu, sans pour autant pouvoir nous dire quand nous serons payés. Ensuite, nous avons rencontré le Gouverneur, mais personne n’a été en mesure de nous dire, est-ce-que nous rentrerons dans nos fonds».
Seynabou Diop, en état de grossesse, qui fait partie des grévistes et affirme être prête à aller jusqu’au bout pour être payée : «nous sommes mères de famille, et depuis deux mois, on ne parvient pas à subvenir à nos besoins. Nous en avons assez», déclare-t-elle. Et de continuer : «vous avez vu qu’avec mon état, c’est risqué, mais de toute façon, ce risque existe si on n’entre pas dans nos fonds, alors mieux vaut aller jusqu’au bout, quitte à mourir, s’il le faut. Mais il faut que l’on nous paye».
Aminata Sow, agent administratif au CR ne dit pas moins : «les femmes ne sont plus dépendantes des hommes. Nous sommes soutiens de familles et nous aidons nos maris. Mais, nous avons passé le Ramadan et la Korité sans salaire, alors que nous avons accompli notre travail correctement. C’est inadmissible !», dénonce-t-elle.
Aminata Sow, son enfant sur le dos, déclare que les agents ont tout fait, sans pour autant être satisfaits. C’est la raison pour laquelle ils sont obligés de recourir à la grève de la faim. «Nous avons rencontré la presse, brulé quelques pneus, rencontré le Gouverneur de Dakar et nous avons même été voir l’imam de la Grande Mosquée de Dakar, mais rien n’a été régler. Et maintenant, nous en sommes à utiliser cet ultime recours»
Pour rappel, les agents du CR réclament le paiement de deux mois, et la sécurisation de leur salaire et le redéploiement du personnel «dans des structures aptes à les prendre en charge»
Le président de l’amicale des agents du CR de Dakar lance une dernière pique aux autorités : «Le nouveau Premier ministre a appelé les gens au travail quand il a pris fonction, mais nous qui avons travaillé, on nous refuse notre salaire, ce n’est pas logique !».