Pour apprécier le scrutin des dernières Locales, le chef de l’Etat fait état d’une «grande manipulation». Une façon pour lui de s’en prendre au discours de l’opposition qui a fait ses effets au niveau des électeurs, provocant un recul de la coalition présidentielle dans pas mal de grandes villes importantes dont la capitale, Dakar.
Le Président Macky Sall apprécie les dernières élections locales. Interrogé par Radio France internationale (Rfi), le chef de l’Etat sénégalais a déclaré sur les ondes de la radio française, hier, qu’«(…) il y a une grande manipulation qui a été faite lors de ces dernières élections». Une manière pour le premier des Sénégalais et non moins président de l’Alliance pour la République (Apr, au pouvoir) de montrer comment le discours de l’opposition sur sa gestion du pouvoir durant ces deux dernières années a eu à faire des effets au niveau des électeurs. Durant la campagne électorale, le discours des opposants a été axé la plupart du temps sur le fait que le Président Macky Sall a associé des membres de sa famille et de sa belle-famille à la gestion des affaires publiques. Des propos qui mettaient souvent en exergue la candidature de ses beaux-frères, Mansour Faye, (actuel ministre de l’Hydraulique et nouveau maire de Saint-Louis) dans la capitale du Nord et de Adama Faye (Grand-Yoff, aux côtés de l’ancien Pm Mimi Touré), ainsi que de son oncle Abdoulkaye Thimbo à Pikine -dont il dirige la mairie- et de son jeune frère Aliou Sall à Golfe Sud puis Guédiawaye dont il est le nouvel édile.
Revenant sur la victoire de ses alliés, Macky Sall dira : «Je ne parle même pas de la coalition présidentielle qui a gagné à plus de 95 % des résultats. En dehors de Dakar, de Thiès, de Ziguinchor quasiment, et de la région de Diourbel, sur les 42 départements où il y a eu vote, nous avons gagné les 33. C’est une confirmation de la confiance qui a été donnée.» «Maintenant, il y a eu des contre-performances dans certaines localités», relève Macky Sall, certainement pour montrer que le camp du pouvoir a vu lui échapper des villes importantes comme la capitale. Dakar qu’il voulait à tout pris avoir dans son escarcelle, au point même d’exiger du maire sortant socialiste, Khalifa Sall, de rejoindre les rangs de l’Apr s’il voulait rester édile de Dakar. Le même sort a été aussi réservé à la coalition présidentielle -Benno bokk yaakaar- à Thiès remportée par l’ancien Pm libéral Idrissa Seck, Ziguinchor où le maire sortant Abdoulaye Baldé a été reconduit à l’image de sa collègue socialiste, Aïssata Tall Sall, à Podor. Cette situation, aux yeux du chef de l’Etat, ne le laisse pas insensible. «J’ai eu à tenir compte des changements, mais nous allons poursuivre et écouter davantage le signal de la population, pour essayer justement, de rattraper là où c’est possible», informe le Président Sall. «Mais beaucoup a été fait en deux ans et demi. La crédibilité d’abord de notre pays. Mais les résultats malheureusement, ne peuvent pas apparaître comme sur une baguette magique.»
Pour conclure, il dira : «(…) je dis à mes compatriotes qu’ils sachent que jour et nuit, toute mon énergie est concentrée pour faire avancer le Sénégal.»