Le docteur Fanding Badji du projet Initiative sénégalaise de santé urbaine (ISSU) a relevé mercredi qu’il n’y a plus de doute sur la preuve de l’efficacité des concepts sur la planification familiale mise en œuvre par les projets en milieu urbain.
‘’Le relèvement progressif à des taux jusque-là insoupçonnés commence à devenir une réalité dans tous les pays au Sud du Sahara’’, a-t-il expliqué, en faisant une présentation sur ‘’l’intégration et la qualité des services dans la planification familiale’’.
Une conférence internationale sur la planification familiale s’est ouverte lundi à Seattle (Etats-Unis d’Amérique) sur le partage des modèles de réussite du programme Urban Reproductive Health Initiative (URHI) financé par la Fondation Bill et Melinda Gates
Cette rencontre de trois jours est axée sur le thème : ‘’Développement durable et transfert de stratégies’’. Les quatre pays (Nigeria, Kenya, Inde et Sénégal) bénéficiaires de ce programme échangent sur leurs réalisations et les défis de quatre années de mise en œuvre.
Le Sénégal est le seul pays francophone où ce programme de 5 ans intervient à travers le projet ISSU, sous le leadership d’Intrahealth International. Depuis 2010, Intrahealth appuie les efforts du ministère de la Santé et de l’Action sociale pour l’atteinte des OMD (4 et 5).
D’après le docteur Badji, il est important, dans le cadre de l’agenda FP2020, de se poser la question de savoir quel pourrait-être le devenir de ces projets qui ont œuvré sans relance 5 ans durant pour relever significativement le taux de prévalence contraceptive dans leur pays et ainsi contribuer à la réduction de morbidité et mortalité maternelle, néonatale et infantile.
''En dépit des efforts du ministère de la Santé et de l’Action sociale et de ses partenaires au développement, a-t-il souligné, les indicateurs sanitaires sont encore peu reluisants avec un taux de mortalité maternelle de 392 décès pour 100 000 naissances vivantes, un taux de mortalité infantile de 47 ‰ et 29 ‰ pour la mortalité néonatale''.
Il a fait savoir que ‘’pourtant le taux de prévalence contraceptive (TPC) reste encore bas (12,1%), même si l’Enquête démographique et de santé (EDS) continu donne un TPC actuel de 16%''.
‘’Malgré tout, les besoins non satisfaits restent encore élevés (29% selon EDS continu). Et nous noterons qu’à l’instar des autres pays en voie de développement, les problèmes d’intégration et de qualité de service se posent encore, d’autant plus que les ressources humaines de qualité pour mettre en œuvre les politiques et programmes restent encore insuffisantes’’, a confié Dr Badji.
‘’Pourtant, a-t-il poursuivi, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a élaboré des documents cadres pour y faire face comme le PNDS (2009-2018), la feuille route multisectorielle, et aujourd’hui le Plan d'action nationale de la planification familiale (PANPF), afin d’atteindre l’objectif de 27% de TPC à l’horizon 2015''.
A ce propos, le responsable de l’offre service de planification du projet ISSU a énuméré un ensemble d’éléments pour tenter d’apporter des réponses aux défis d’intégration et de qualité des services qui viennent en appoint aux stratégies du ministère de la Santé.
Pour lui, le challenge reste celui du faible niveau d’exécution des plans malgré l’engagement des comités de santé qui sont suffisamment éprouvés dans la participation financière aux multiples sollicitations des districts.