La livraison de mercredi de la presse quotidienne traite principalement du déroulement du procès pour enrichissement illicite présumé de Karim Wade, le fils et ancien ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade.
La quatrième audience de ce procès doit se tenir le même jour. M. Wade est poursuivi dans le cadre de la traque des biens présumés mal acquis. Il doit
justifier un patrimoine de 117 milliards de francs CFA.
‘’La bataille sur la légitimité de la CREI fait rage’’, note par exemple le quotidien Le Populaire, au sujet de l’exception d’incompétence soulevée par les avocats de Karim Wade concernant la Cour de répression de l’enrichissement illicite.
‘’Les arguments et exemples ont fusé de partout, hier (mardi), pour prouver ou rejeter la légitimité de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) à juger Karim Wade. Pour conforter leur thèse, en vue de convaincre le président de la Cour, rien n’a été laissé en rade par les deux camps’’, écrit ce journal.
‘’Entre points de droit, débat contradictoire (…), pratiques et piques assassines, les avocats des deux parties ont, durant 4 heures, pris en haleine les magistrats dont la capacité de juger l’ancien ministre leur est arrachée par les avocats de ce dernier’’, renchérit L’Observateur.
‘’La compétence de la CREI toujours au cœur des débats’’, souligne également Le Soleil. ‘’Les avocats de la partie civile jugent non fondée l’exception d’incompétence soulevée par la défense’’ et ont demandé à la CREI ‘’de déclarer irrecevable cette exception d’incompétence’’, ajoute le quotidien national.
‘’Selon eux, la CREI est une juridiction spéciale et non d’exception créée pour réprimer l’enrichissement illicite et tout délit de corruption ou de recel connexe. Un argumentaire balayé d’un revers de la main par la défense qui continue de croire que leur client n’est justiciable que devant la Haute cour de justice (HCJ)’’, poursuit Le Soleil.
‘’Les avocats de la défense et ceux de la partie civile ont rivalisé d’ardeur et d’éloquence pour prouver l’incompétence de la CREI à juger Karim Wade (ou) l’irrecevabilité d’une telle exception’’, fait observer de son côté le quotidien La Tribune.
‘’De la compétence de la CREI, la validité de la seconde mise en demeure attribuée à Karim Wade, l’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO, tout y est passé. La partie civile a même plaidé sa constance dans l’irrecevabilité des exceptions d’incompétence introduites par la défense’’, poursuit ce journal.
Suffisant pour que Direct Info se pose cette question que beaucoup auraient sans doute à l’esprit : ‘’Le procès de Karim Wade est-il plombé ?’’. Pas tout à fait, si l’on en croit le journal Le Quotidien. Ibrahim Khalil Bourgi dit Bibo, considéré comme un des principaux complices de l’ancien ministre, serait ‘’la clef’’ de ce procès.
Ainsi, le juge ‘’Henri G. Diop veut entendre Bibo avant son évacuation en France’’ où il doit se faire soigner. Cette audition devant ‘’permettre d’aller directement au fond’’ de cette affaire, ‘’le juge de la CREI a demandé à la défense de soulever leurs exceptions en intégralité, et non une par une’’.
‘’La présence de Bibo Bourgi, co-prévenu de Karim Wade dans le procès d’enrichissement illicite, est obligatoire et son état de santé ne lui dispense aucunement la possibilité de témoigner. C’est du moins la conviction des deux parties au procès, en l’occurrence la partie civile tout comme la défense qui ont refusé de lui accorder la possibilité d’une évacuation à l‘étranger’’, indique Sud Quotidien, titrant ‘’Bibo entre le marteau et l’enclume’’.
Walfadjri note que les avocats de Karim Wade ‘’ont été assez avisés pour déjouer le +piège+ tendant à les inviter à présenter toutes leurs exceptions, au lieu de les exposer séparément, seule condition pour autoriser l’évacuation de Bourgi’’.
L’Observateur se fait l’écho d’un commentaire du chef de l’Etat Macky Sall relativement à ce procès. ‘’Karim Wade n’est ni un obstacle ni une menace pour moi’’, déclare le président de la République, en réponse à certains observateurs qui voit l’ancien ministre comme un candidat sérieux à la présidentielle de 2017.
Cette mise au point du président Macky Sall fait le link entre le procès de Karim Wade et l’actualité politique, avec notamment le quotidien L’As annonçant que le chef de l’Etat démarre une campagne politique en août, devant consister en une tournée.
‘’En bon +fils+ de Me Abdoulaye Wade, le président de la République aime les bains de foule et le contact direct avec ses administrés. C’est d’ailleurs, reconnaissent tous les analystes, une des clés de sa fulgurante et +inattendue+ ascension à la tête du pays’’, avance le journal.
‘’Pour ne pas perdre le fil avec les populations qui commencent à se poser des questions et à s’impatienter, 28 mois après son accession à la magistrature suprême, Macky Sall va renouer le contact, écrit il. Il prépare une tournée à l’intérieur du pays, qu’il a sobrement appelée +visites économiques+. En réalité, il va profiter de ces visites pour faire de la politique. Première étape : le nord du pays’’.
Le sociologue et ancien ministre-conseiller Malick Ndiaye semble s'être fait pour sa part une religion. ‘’La gouvernance Macky (Sall) est partie pour être problématique’’, déclare à la Une de Walfadjri cet universitaire qui vient de sortir un livre intitulé ‘’Sénégal : où va la République ? Approche critique, autocritique et prospective de la seconde alternance’’.