Si Khalifa Sall a été réélu à la tête de la ville de Dakar presque à l’unanimité, le nombre des adjoints au maire a été considérablement revu à la baisse du fait de l’acte 3 de la décentralisation.
Un plébiscite, c’est ce dont le maire de Dakar sortant a bénéficié, samedi dernier, lors de l’installation du bureau du conseil départemental. Seul candidat en lice, Khalifa Sall a été réélu par 98 voix sur 100 dont 2 bulletins blancs. Le nouvel édile de la capitale a donc fait l’unanimité jusque dans les rangs de l’opposition qui, très minoritaire, n’a pas présenté de candidat. A l’instar des communes, la ville de Dakar a vu son bureau réduit du fait des nouvelles modifications apportées par l’acte 3 de la décentralisation.
De 19, les adjoints au maire de Dakar sont passés aujourd’hui à 5. Il s’agit de Soham Wardini (AFP), Moussa Sy, Bamba Fal (PS), Woré Diaw (AFP), Jean Baptiste Diouf (PS).
L’autre fait marquant, c’est l’absence de Cheikh Guèye, ci-devant premier adjoint au maire de la ville. Ce responsable de la Ligue démocratique (LD) à qui Khalifa Sall avait délégué tous les pouvoirs devra, cette fois-ci, se contenter de son poste de maire de la commune de Derklé.
Aussitôt installé, le nouveau maire de Dakar a salué l’équipe municipale pour son esprit de dépassement. ‘’Les concertations que nous avons eues montrent que nous aurons un conseil municipal consensuel. Ils ont bien accepté que désormais, il n’y a qu’un seul parti, celui de Dakar qui voudrait que l’on dépasse nos adversités’’, a déclaré Khalifa Sall. Déclinant ses ambitions, le maire socialiste voudrait rendre à la capitale ‘’son lustre d’antan’’. ‘’Il faut que Dakar redevienne Dakar avec ses infrastructures, ses bacs à ordures, ses urinoirs, etc’’ souhaite-t-il.
A cet effet, il dit garder dans ses ‘’tiroirs des projets déjà ficelés’’ dont le but est de ‘’promouvoir l’aménagement urbain’’ et faire de Dakar, ‘’une ville culturelle’’ à l’image des pays développés. Pour ce faire, le nouveau maire de Dakar exhorte l’équipe municipale à agir ‘’plus vite’’ et à ‘’ne pas faire de calcul politique’’. Même si l’acte 3 de la décentralisation donne davantage d’autonomie aux communes, le maire de Dakar demeure convaincu qu’aucune d’entre elles ‘’ne peut se développer toute seule’’.
‘’Si nous avons choisi Taxawu Dakar, c’est que nous voulons poursuivre la solidarité entre les communes, la territorialité de Dakar. Les enfants veulent que les prestations qui leur sont offertes soient maintenues. Nous avons prévu de réhabiliter les hôpitaux comme celui des Parcelles Assainies et d’Abass Ndaw. Mais nous ne pouvons pas le faire si nous ne sommes pas unis’’, déclare-t-il.
La cérémonie s’est déroulée en présence de nombreuses personnalités politiques dont Ousmane Tanor Dieng, Abdoulaye Baldé, leader de l’UCS, d’Idrissa Seck de Rewmi, et de Djibo Ka de l’URD.
IDRISSA SECK SUR L’AFFAIRE KARIM WADE
‘’Si on m’interroge, je ne témoigne que sur ce que je sais’’
Réclamé par les avocats de Karim Wade pour venir témoigner au procès de ce dernier, Idrissa Seck se dit disposé à le faire si la justice en formulait la demande. ‘’Je suis à la disposition de mon pays. Si on m’interroge, je ne témoigne que sur ce que je sais’’, dit l’ancien Premier ministre en marge de la cérémonie d’installation du bureau municipal de la ville de Dakar.
Toutefois, Idy tient à préciser ceci : ‘’Quand j’étais là, Karim Wade n’était pas encore là. C’est quand je suis parti qu’il a été promu et qu’il est devenu ce qu’il est devenu. Donc, je ne peux pas témoigner de ce qu’il a fait après.’’ Même s’il est d’avis que le procès de Karim Wade est ‘’un procès politique’’, le leader de Rewmi souhaite que ‘’notre justice et notre pays en sortent indemnes’’.
‘’La responsabilité de l’Exécutif se limite à formuler des accusations. (…) Maintenant commence le rôle de la justice. Les magistrats instructeurs ont estimé disposer d’éléments suffisants pour renvoyer Karim Wade devant la juridiction de jugement. (…) Mais les magistrats doivent prendre tout ça et dire la vérité au nom du peuple et au nom du peuple seulement’’, indique Idy.
Pour lui, deux possibilités s’offrent, à la justice dans ce cas d’espèce : ‘’S’il n’y a pas de préjudices causés au peuple sénégalais, nous souhaitons que Karim Wade soit libéré. S’il y a des préjudices causés au peuple sénégalais, nous souhaitons leur réparation mais sans violence excessive, sans condamnation excessive’’. Ce qui pourrait permettre, espère-t-il, ‘’de retrouver très rapidement la concorde et la paix au sein de la classe politique’’.