Cinq radios communautaires de la région de Dakar vont diffuser "de manière concertée", à partir du 4 août prochain, la version audio de "Doomi Golo", roman en wolof de l’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop, a appris l’Agence de Presse sénégalaise de source autorisée.
A raison de trente minutes chaque lundi, à 21 heures, avec possibilité de rediffusion, les stations Ndef-Leng-FM (93.4), Oxy-Jeunes (103.4), Afia-FM (93.0), Jokkoo-FM (87.7) et Rail-bi-FM (101.3) se sont engagées à participer à ce programme de la plateforme EBook-Africa, précise la même source.
‘’La diffusion de +Doomi Golo+ devrait durer 20 semaines, parce qu’on a affaire à un enregistrement de 10 heures. Les radios pourraient programmer, en toute indépendance, une rediffusion’’, a indiqué jeudi à l’APS le cinéaste Joe Gai Ramaka, qui a assuré l’enregistrement de la lecture du roman par son auteur.
Joe Gai Ramaka a ajouté que les responsables des stations qui vont diffuser l’enregistrement de ‘’Doomi Golo’’, pourraient aussi intégrer leur démarche dans le cadre d’une émission, en ouvrant leur antenne aux auditeurs ou en ayant un invité pour en débattre.
Dans ce roman paru en 2003, Boubacar Boris Diop offre une profonde réflexion sur l’identité, l’histoire et la transmission entre les générations. Il y rapporte les états d’âme de Ngiraan Fay, un vieillard qui, sentant sa fin proche, tente d’entrer en relation avec son petit-fils Badou émigré dans un pays étranger.
L’édition audio et le texte numérique synchronisé de l’œuvre - premier jalon d’une plateforme audionumérique de diffusion des productions littéraires nationales en langues maternelles - ont été présentés en février 2013, au Centre de recherche ouest-africain (WARC).
‘’Nous comptons ensuite introduire d’autres ouvrages, dans cette collaboration avec les radios. Nous aimerions poursuivre avec la version wolof de ‘Une si longue lettre traduite’ (Bataaxal bu gudde nii) par Mame Younousse Dieng et Arame Diop Fall’’, a-t-il annoncé.
Il a ajouté qu’il s’agit de montrer aux créateurs qu’il existe cette possibilité de diffuser leurs livres, en s’appuyant sur les technologies de l’information et de la communication, pour atteindre un public qui n’a pas forcément été à l’école.
Dans son manifeste, EBook-Africa relève qu’en posant cet acte, il entend ‘’participer au développement des industries culturelles du Sénégal et contribuer à la création d’un environnement lettré en langues maternelles’’. Cette volonté illustre ‘’notre conviction que le développement de l’économie nationale passera par l’appropriation populaire des Nouvelles Technologies de l’information’’.