Le procès de l’ancien ministre Karim Wade, poursuivi pour enrichissement illicite, a repris après une suspension de séance consécutive à un incident entre avocats de la défense et de l’Etat.
Les débats se poursuivent entre avocats de la défense et de la partie civile sur la constitution de certains avocats de Karim Wade, essentiellement d’anciens ministres.
D’ailleurs, la décision de suspendre l’audience avait été décidée à la suite d’une âpre bataille de procédure opposant les deux parties à ce sujet, les avocats de l’Etat contestant le fait que ces derniers puissent défendre M. Wade.
Me El Hadj Diouf, un des avocats de l’Etat, a le premier soulevé le problème de la validité de la constitution de membres du pool d’avocats de Karim Wade, en l’occurrence Amadou Sall, Madické Niang, Souleymane Ndéné Ndiaye, Alioune Badara Cissé.
Suite à un incident né des débats engagés sur ce sujet, le président du tribunal, le juge Henry Grégoire Diop, a une première fois décidé d’une suspension de séance pendant de longues minutes, avant de renvoyer tout le monde à 16 heures pour la reprise du procès.
Le juge a en outre dispensé de comparution demain vendredi, Ibrahima Khalil Bourgi, considéré comme un des prévenus-clés de cette affaire, en attendant qu’il soit soumis à une expertise médicale contradictoire devant renseigner le juge sur son état de santé.
Bourgi avait été convoyé ce matin au palais de justice de Dakar par ambulance, depuis la clinique, sur décision du magistrat qui avait émis contre lui un mandat d’amener. Il était arrivé par ambulance dans les locaux du palais de justice.
Ce procès avait débuté ce matin aux environs de 10 heures, en présence de Karim Wade et de ses co-inculpés, dont Pape Mamadou Pouye, Pierre Agboba, Alioune Samba Diassé, Mbaye Ndiaye, Mamadou Aïdara dit Vieux, Mballo Thiam.
Ils sont poursuivis en même temps que M. Wade qu’ils auraient aidé ou assisté de 2000 à 2012, dans la préparation, la falsification de faits pour lesquels l’ancien ministre est attrait à la barre.
Karim Wade devra justifier un patrimoine de 117 milliards de francs CFA. Il risque 5 à 10 ans de prison s’il est reconnu coupable.
Son procès se tient en présence d’un important public composé de curieux, de sympathisants et de reporters de médiats nationaux et internationaux.
D’anciens ministres - Me Madické Niang, Modou Diagne Fada et Farba Senghor - y sont également présents, à l’appel du PDS, la formation de l’ancien président Abdoulaye Wade dont de nombreux dignitaires se trouvent dans le collimateur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).
L’épouse de l’ancien chef de l’Etat, Viviane Wade, et le coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition), Oumar Sarr, ont aussi fait le déplacement.
Ce procès, emblématique de la traque des biens présumés mal acquis, déclenchée par le régime du président Macky Sall dès son arrivée au pouvoir en mars 2012, se déroule sous haute surveillance.
Un important dispositif sécuritaire a été mis en place aux abords du palais de justice de Dakar, situé non loin de la prison de Rebeuss où Karim Wade est incarcéré, pour prévenir d’éventuels troubles à l’ordre public.