Le procès de Karim Wade, poursuivi pour enrichissement illicite présumé, vient d'être suspendu pour le président de séance, le juge Henry Grégoire Diop, peu après son ouverture.
Cette suspension de séance devrait être mise à profit par la cour pour statuer sur le cas de Ibrahima Khalil Bourgi dit Bibo, l'un des complices présumés absent à l'ouverture du procès.
Selon des reporters, le juge Henry Grégoire Diop a émis un mandat d’amener contre M. Bourgi, faisant valoir qu'en matière pénale, un prévenu ne peut être représenté par son avocat mais seulement assisté. Ce qui nécessite selon lui la présence de Ibrahima Khalil Bourgi au tribunal.
Le principal prévenu et ses complices présumés se trouvent toujours dans la salle d'audience, entourés de leurs avocats et en présence de proches et du public.
L'enceinte du tribunal se trouve placé sous haute surveillance. Des reporters représentant des médias nationaux et internationaux sont également fortement présents au tribunal.
Une foule de curieux et de sympathisants avait pris d'assaut le tribunal, dès les premières heures de la matinée, pour ce procès emblématique de la traque des biens présumés mal acquis, déclenchée par le régime du président Macky Sall dès son arrivée au pouvoir en mars 2012.
L'épouse de l'ancien chef de l'Etat, Viviane Wade, est présente dans les locaux du palais de justice de Dakar, de même que le coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) Oumar Sarr.
Les anciens ministres Me Madické Niang, Modou Diagne Fada et Farba Senghor, y sont également présents, à l'appel du PDS, la formation de l'ancien président Abdoulaye Wade dont de nombreux dignitaires se trouvent dans le collimateur de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI).
Karim Wade devra justifier un patrimoine de 117 milliards de francs CFA. Il va comparaître avec sept autres personnes présentées comme ses complices. Quelque 77 témoins et une trentaine d'avocats devraient participer à ce procès.
L'ancien ministre de la Coopération internationale, des Transports et des Infrastructures risque 5 à 10 ans de prison s’il est reconnu coupable.