Le procès de Karim Wade, le fils de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, poursuivi pour enrichissement illicite, s’est ouvert jeudi à Dakar, a constaté un journaliste de l’AFP.
"Nous déclarons ouverte l’audience", a dit le président de la Cour, Henri Grégoire Diop, peu avant 10H30 locales (et GMT) dans une salle d’audience comble du Palais de justice de Dakar, près du centre-ville.
Dans sa toute première déclaration à la barre, Karim Wade, tout de blanc vêtu et visiblement en forme, a estimé être un "prisonnier politique".
L’audience s’est ouverte en présence de la mère de Karim Wade, Viviane Wade, et de nombreux responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition), sa formation et celle de son père, Abdoulaye Wade, qui a dirigé le Sénégal pendant douze ans (2000-2012).
Ses partisans se sont rendus nombreux au Palais de justice, où étaient déployés de nombreux gendarmes, selon le journaliste de l’AFP.
A son arrivée au tribunal peu avant 09H30 à bord d’une voiture, encadré par deux gardes pénitentiaires, Karim Wade a été longuement ovationné. "Karim! Karim!", entendait-on dans le public, que M. Wade a salué, sourire aux lèvres et les deux bras levés en signe de victoire.
Le procès concerne aussi des "complices" présumés de Karim Wade, dont le nombre n’était pas connu dans l’immédiat. Parmi eux figure Ibrahima Abdoukhalil Bourgi dit Bibo, homme d’affaires sénégalais d’origine libanaise, qui a bénéficié en juin 2013 d’une mesure de liberté provisoire pour raisons médicales.
L’audience a été suspendue peu après l’ouverture du procès à l’appel à la barre de M. Bourgi, absent du tribunal. Selon la presse locale, il était admis jeudi dans une clinique de Dakar.
La suspension de l’audience a été prononcée en raison de désaccords entre la cour et la défense de M. Bourgi sur les raisons de son absence. Les juges se sont retirés pour statuer sur son cas.
Karim Wade est en détention préventive depuis avril 2013. Il est accusé d’avoir illégalement acquis 178 millions d’euros par le biais de montages financiers complexes du temps où il était conseiller puis ministre de son père.
Selon l’accusation, cette somme se trouverait aujourd’hui dans des paradis fiscaux, dont Monaco et Singapour. Mais d’après les avocats de Karim Wade, près de la moitié de cet argent correspond à un compte à Singapour dont il est d’ores et déjà prouvé qu’il n’appartient pas à leur client.
Selon la défense, son patrimoine est d’environ deux millions d’euros, somme gagnée pour l’essentiel quand il était trader en Europe avant de devenir conseiller puis ministre de son père.
Abdoulaye Wade a quitté le pouvoir en mars 2012 à la suite de sa défaite, au second tour de la présidentielle, face à Macky Sall, qui fut un de ses Premiers ministres.
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