Le procès de Karim Wade, fils et ancien ministre de l'ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, qui doit s'ouvrir ce jeudi matin au palais de justice de Dakar, est le principal sujet traité par la livraison du jour des quotidiens.
Incarcéré à la maison d'arrêt de Rebeuss depuis avril 2013, l'ancien ministre est accusé d'avoir acquis de manière illicite une fortune estimée à 117 milliards francs CFA.
Ancien ministre de la Coopération internationale, des Transports et des Infrastructures, il va comparaître avec sept autres personnes accusées de complicité. Environ 77 témoins et une trentaine d'avocats sont attendus au procès.
"Enfin le procès !", s'exclame le quotidien Enquête à sa Une. Le journal fait notamment un zoom sur les 5 magistrats qui vont juger le fils de l'ancien président de la République Me Abdoulaye Wade. "C'est le juge Henry Grégoire Diop qui a l'honneur de diriger la Cour. Il a pour assesseur Hamath Diouf, Emmanuel Corréa, Magatte Diop et Yaya Amadou Diop", rapporte le journal.
"Jour de vérité pour Karim", selon le quotidien L'As qui signale que la défense va "présenter plusieurs exceptions de nullité pour faire annuler la procédure et la même occasion faire libérer leurs clients sans aller au fond (….)".
"Les juges face à l'Histoire", affiche à sa Une Sud Quotidien, avant de souligner que "la vérité (sera) la seule star" lors de ce procès emblématique de la traque des biens présumés mal acquis, engagée par le régime du président Macky Sall, dès l'arrivée de celui-ci au pouvoir en mars 2012.
"La vraie star de ce procès, ce n'est pas le fils de l'ancien président, mais la vérité. L'écrasante majorité des Sénégalais qui feront le déplacement aujourd'hui au Palais de Justice ou qui auront l'oreille collée au transistor, tous veulent la connaitre vérité enfin !", écrit Sud Quotidien.
Le journal L'Observateur parle de "Jour….d'Histoires", signalant un "dispositif anti +faille+ mis en place" pour ce procès placé "sous haute tension", ainsi que titre Le Populaire, non sans relever que les forces de l'ordre "quadrillent Dakar" pour la circonstance.
Pour Walfadjri, Karim Wade "(est) face à son destin". Il risque, s'il est reconnu coupable, jusqu'à 10 ans de prison. Le journal s'intéresse par ailleurs à "ces faits qui militent en faveur d'un renvoi du procès". Il écrit : "(….) seulement, il ne faut pas s'attendre à un jugement proprement dit. Car il n'y aura ni interrogatoire, ni témoignages, ni réquisitions, ni plaidoiries encore moins de verdict''.
"En l'état, il semble que toutes les conditions ne sont pas réunies pour que le procès se tienne. Primo : la nouvelle constitution d'avocats de part et d'autre va nécessiter qu'on leur permette de prendre connaissance du volumineux dossier de 46000 pages'', note le journal.
"Secundo : l'absence au procès de Bibo Bourgi (hospitalisé pour insuffisance rénale qui risque de retarder le démarrage du procès et favoriser du coup le prolongement du séjour carcérale de Wade-fils et cie (….)", ajoute Walfadjri.
Pour le ministre de la Justice, dont les propos sont rapportés par le quotidien national Le Soleil, ce procès est "une opportunité pour Karim Wade de prouver son innocence". "Monsieur Karim Wade a été accusé de quelque chose. C'est une opportunité pour toutes les parties, particulièrement Monsieur Karim Wade de prouver son innocence", a déclaré Me Sidiki Kaba.
"Le Sénégal est un pays de droit, nul n'est au dessus ou au dessous de la loi. Moi-même qui suis ministre, à la fin de mon mandat, je peux être interpellé sur la gestion des fonds qui sont mis à ma disposition puisque ce sont des deniers publics".
Il ajoute : "Les juges sont libres et indépendants. Ils ne dépendent ni du garde des Sceaux ni du président de la République. Les juges n'obéissent qu'à l'autorité de la loi (….) Le système judiciaire sénégalais est fiable comme le système électoral".