Le procès pour enrichissement illicite présumé de Karim Wade, fils et ancien ministre de l'ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, s'ouvre ce jeudi au palais de justice de Dakar, placé pour la circonstance sous haute surveillance.
Une foule de curieux et de sympathisants a pris d'assaut le tribunal, dès les premières heures de la matinée, à l'appel notamment du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) dont le secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade, est annoncé à l'ouverture de ce procès.
D'autres personnalités politiques et divers observateurs sont également attendus à ce procès emblématique de la traque des biens présumés mal acquis, déclenchée par le régime du président Macky Sall dès son arrivée au pouvoir en mars 2012.
Karim Wade devra justifier un patrimoine de 117 milliards de francs CFA.
Il va comparaître avec sept autres personnes présentées comme ses complices. Quelque 77 témoins et une trentaine d'avocats devraient participer à ce procès, selon des informations de presse.
Si l'on en croit des observateurs, la stratégie de défense des avocats de M. Wade devrait consister à soulever des exceptions de nullité pour sinon annuler le procès de leur client du moins l'ajourner.
Karim Wade avait été inculpé et placé sous mandant de dépôt en avril 2013, avec sept autres personnes, par la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI).
Cette juridiction d'exception lui avait mis en demeure, un mois auparavant, de justifier l'origine licite de ses biens évalués à l'époque à 691 milliards de francs CFA. Un montant ramené à 117 milliards de francs CFA au cours de l'instruction.
Le parquet financier de Paris avait par exemple classé sans suite, en juin dernier, une plainte pour recel de biens sociaux et corruption visant l'ancien ministre.