La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) a exprimé dans un communiqué transmis mercredi à l'APS le souhait de voir le procès opposant l’Etat du Sénégal à Karim Wade et ses co-accusés devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) se dérouler "dans le strict respect du droit".
Le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, Karim sera jugé jeudi à Dakar pour enrichissement illicite par la CREI.
Incarcéré à la maison d’arrêt de Rebeuss depuis avril 2013, l'ancien ministre est accusé d'avoir acquis de manière illicite une fortune estimée à 117 milliards francs CFA.
Ancien ministre de la Coopération internationale, des Transports et des Infrastructures, il va comparaître avec sept autres personnes accusées de complicité. Environ 77 témoins et une trentaine d’avocats sont attendus au procès.
Dans un communiqué transmis à l’APS, la RADDHO invite l’Etat du Sénégal à veiller ‘’au strict respect des principes garantissant le droit à un procès équitable’’.
Elle dit avoir constaté un certain nombre de manquements et de violations dans la mise en œuvre du procès.
L’organisation de défense des droits de l’homme cite entre autres, ‘’ le non respect de la présomption d’innocence’’, ‘’ le renversement de la charge de la preuve’’, ‘’ la violation de la séparation des fonctions d’instruction et de jugement’’.
En avril dernier, le ministre de la Justice, Sidiki Kaba, promettait que l’Etat du Sénégal allait assurer ''un procès juste et équitable'' à Karim Wade en cas de comparution devant une juridiction, ainsi qu'à l'ancien président tchadien Hissène Habré.
''Je ne connais pas le contenu des auditions menées jusque-là, simplement en vertu de la séparation des pouvoirs. Je peux vous dire que l’Etat sénégalais va assurer à tous les justiciables, un procès juste et équitable’’, déclarait-il, lors de la signature d'une convention avec l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité (ASP).
''Jusqu’à présent ils (Karim Wade et Habré) bénéficient de la présomption d’innocence. Et il n’appartient pas au ministère de la Justice d’aller chercher les preuves. C’est à la Justice de le faire et elle a besoin d’un temps de recherche et de réflexion’’, avait-il ajouté.