La Maison de l’oralité et du patrimoine "Kër Leyti", qui devrait lancer ses activités avant la prochaine rentrée scolaire, est un espace où différentes productions liées à la valorisation des processus de conservation par l’oralité, vont trouver un lieu d’acceptation et d’expression, a indiqué son fondateur et manager général Massamba Guèye.
‘’C’est un espace où les productions scientifique, artistique, sociale, liées à la valorisation des processus de conservation par l’oralité, vont trouver deux choses : un lieu pour accepter le caractère universel de ces savoirs et les conserver par des outils modernes’’, a-t-il affirmé dans un entretien accordé à l’APS, à Keur Massar où est implantée la structure.
‘’On voudrait organiser le démarrage des activités avant la rentrée scolaire et profiter de la période du Sommet de la Francophonie (29 et 30 novembre) pour faire une ouverture officielle’’, a dit M. Guèye, qui a précisé que l’institution, créée sur fonds propres, comprend un centre de recherches, un lieu de résidence artistique et littéraire, un lieu d'hébergement d'artistes et de chercheurs.
A la Maison de l’oralité et du patrimoine, il y a l’espace Mapenda Sarr (case de conférence), l’espace Hampathé Bâ, dans lequel il y a la salle de documentation Oumar Ndao, et deux chambres qui vont porter le nom de Macodou Mbengue – ‘’quelqu’un qui acceptait les gens et les hébergeait’’. La salle de documentation compte déjà plus de 1000 ouvrages, des résultats d’études sur l’oralité.
Justifiant le choix d’appeler l’espace ‘Maison de l’oralité’’ – construite sur une surface de 260m2 à laquelle seront ajoutés 237m2 - Massamba Guèye signale qu’il y a, aujourd’hui, ‘’ de nouvelles formes oralité comme le slam, le rap, le journal parlé’’ à prendre en compte dans le champ.
Il a ajouté : ‘’Si je dis ‘La maison du conte’, il y a des gens qui vont se sentir exclus. Les tradipraticiens ont besoin de lieu de conservation de leur savoir. Ces gens-là fonctionnent sur la transmission orale du savoir. Donc si on dit +la maison de l’oralité+, c’est que tous les domaines du savoir traditionnel qui se transmettent de génération en génération, sont concernés’’.
La Maison de l’oralité – dénommée Kër Leyti, du nom du grand-père maternel de Massamba Guèye - compte contribuer, à travers des stages et des ateliers, à la formation de ‘’ceux qui veulent parler en public’’ et accueillir ‘’des personnes qui veulent organiser des ateliers ou séminaires autour de la production de savoirs’’.
Selon Massamba Guèye, il est prévu, dans l’extension de la maison, un espace multimédia avec des équipements ‘’déjà achetés’’ et à partir duquel ‘’tout le monde peut accéder au savoir (thèses, mémoires, résultats des collectes effectués dans le cadre du projet dénommé ‘Multiculturalité et plurilinguisme’, sites référencés sur le patrimoine…)’’.
Cette salle multimédia sera collée à un studio d’enregistrement dont le matériel est disponible, complétant le plateau, de sorte que ‘’celui qui est en résidence ici doit être autonome’’, estime Guèye, ajoutant que les lycées qui polarisent l’espace auront la possibilité de bénéficier, chaque mois, d’une conférence.
Le fondateur de la Maison de l’oralité espère ‘’à plus ou moins long terme’’ qu’il y aura d’autres maisons relais dans chaque capitale régionale pour créer un réseau avec, entre autres axes, la formation dans les techniques de collecte au bénéfice des étudiants du département de Lettres ou des instituts de formation pour les préparer à de nouveaux métiers du savoir. Pour cela, Massamba Guèye ‘’rêve’’ d’une convention avec l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) et l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.