Abdoulaye Baldé a été élu maire de la commune de Ziguinchor. La cérémonie s'est déroulée le week-end dernier en présence du nouveau président du conseil régional de Thiès, Idrissa Seck , Khalifa Sall, maire sortant de Dakar , Oumar Sarr, coordonnateur du parti démocratique sénégalais (Pds) et Aliou Sow, ex ministre de la décentralisation.
Le nouveau maire s'est réjoui du respect de la parité dans l'installation, avec la présence de trois femmes sur les sept membres du nouveau municipal.
C’est sans surprise que Abdoulaye Baldé a retrouvé son écharpe de maire de Ziguinchor, à l’issue de l’élection du bureau municipal installé le weekend dernier dans la capitale du sud. Seul candidat au poste, Abdoulaye Baldé a obtenu 68 voix sur les 75 conseillers présents. Plébiscité, Abdoulaye Baldé a été installé par Saïd Dia, le préfet de Ziguinchor, en présence de ses invités Oumar Sarr, le coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (Pds), Khalifa Sall, maire sortant de Dakar, Idrissa Seck, nouveau Président du Conseil Départemental de Thiès, Aliou Sow ancien ministre des collectivités locales , le maire de Kanifing (Gambie ) etc. Des invités du maire qui ont d’ailleurs focalisé toutes les attentions sur eux.
Sitôt élu, le maire de Ziguinchor qui s’est félicité du respect de la parité dans la formation du nouveau bureau municipal. Abdoulaye Baldé a ensuite décliné ses projets pour son nouveau mandat. Du renforcement de l’éclairage public à l’assainissement, en passant par la mise sur pied d’un SAMU Municipal, le maire dit miser sur 50 milliards de franc Cfa de financement de la BAD pour lancer le plan directeur d’assainissement de Ziguinchor. Ce projet englobera, entre autres, les réalisations de station d’épuration, d’usine de traitement des déchets. Une manne financière qui laisse cependant perplexe un des conseillers municipaux, à l’mage de Doudou Ka qui a disqualifié ces projets du maire qu’il met sous le compte des projets de l’Etat : «Le maire a mis en place une équipe dont le seul programme est de mettre un khalife à la place du khalife… encore que les projets qu’il déclare sont ceux de l’Etat et non de la municipalité», a laissé entendre l’Administrateur Général du FONGIP
Si le nom du maire était connu d’avance par les Ziguinchorois, c’était loin d’être le cas pour ses adjoints dont les postes étaient très convoités par les membres de la coalition victorieuse, coalition Kadiamor de Abdoulaye Baldé. Entre les adjoints sortants et les nouveaux postulants la bataille a été rude. Mais «le maître du jeu» a finalement jeté son dévolu sur du renouveau, préférant juste maintenir trois anciens adjoints (Khadidiatou Sonko, Samba Gackou, Taibou Diedhiou ) sur les quinze que comptait l’ancienne équipe .Un choix qui a plongé certains conseillers dans une déception totale. Et le maire qui a reçu le message de frustration à travers les visages, a tenté de calmer les ardeurs en lançant ces mots : « le choix n’a pas été facile, tous ne peuvent pas être dans le bureau… ».
Mais il n’avait pas que les anciens membres du bureau qui étaient fâchés, ses alliés aussi ruminaient leur déception de se voir zappés du nouveau bureau. A l’exception du premier adjoint au maire, en l’occurrence l’inspecteur de l’éducation, Seydou Sané (Président du Mouvement Jok taxaw ) tous les autres alliés devraient se contenter de futures attributions dans le conseil municipal, comme évoqué par le maire qui compte donner des prérogatives et autres compétences aux conseillers qui ne sont pas adjoints, en les associant dans la gestion de la municipalité . Seydou Sané , Mareme Diedhiou , Georges Mansaly et , Ndeye Sadio sont dans le nouveau bureau municipal, à l’exception du 7e adjoint Taibou Diedhiou, seul à concourir contre un adversaire de l’opposition. Une situation d’absence de concurrents qui a retenu l’attention de la salle. Mais pour l’opposition municipale, il n’était pas question de travestir la volonté des populations qui ont fait confiance à Abdoulaye Baldé et sa coalition. Conséquence, ils n’ont pas jugé utile de se présenter pour réclamer un quelconque poste, selon le responsable de l’Apr, Doudou Ka
IDRISSA SECK A L'INSTALLATION DU MAIRE ABDOULAYE BALDE - «Nous devons songer à la construction d'une plate forme alternative du régime actuel qui patauge dans la boue … »
« C'est naturellement un signal très fort que lorsque notre famille politique est réunie, les victoires se multiplient … » Ces propos sont du nouveau Président du Conseil Départemental de Thiès, Idrissa Seck, qui a effectué le déplacement sur Ziguinchor le week-end dernier, en compagnie de Khalifa Sall, maire sortant de Dakar, Oumar Sarr, Coordonnateur du Pds et Aliou Sow pour assister à l'installation de Abdoulaye Baldé comme maire de Ziguinchor. L'ex maire de Thiès qui a lancé un appel à ces leaders, en a profité pour flinguer le regime actuel lorsqu'il déclare : « au-delà de cette gestion du pouvoir local, nous devons songer à la construction dune plate- forme politique alternative du régime actuel qui patauge même, s'il accélère dans la boue. Cela fait désordre et il peine à répondre aux attentes des populations… »
Pour Idrissa Seck, les dernières élections locales ont montré l'émergence d'une nouvelle vague de leaders politique : «quand cette vague se mettra en place la vie politique changera … », a martelé l'ex Premier Ministre qui reste convaincu « qu'au Sénégal il n'y a que deux grandes familles politiques, celle de Senghor et celle de Wade … », avant de poursuivre en ces termes : « Wade a détruit la sienne, nous allons la reconstruire , celle de Senghor traverse des périodes d'instabilité parce que la transition n'est pas parachevée.
Mon ami et grand frère Ousmane Tanor a déclaré qu'il ne sera plus candidat à une élection présidentielle et je n'imagine pas que la famille politique de Senghor aille à des échéances sans candidat, donc il faudrait assez rapidement mettre de l'ordre dans tout ça et voir émerger le candidat comme patron et l'autre qui n'est pas candidat comme patron d'honneur du Parti Socialiste … »
Tout le sens pour Idrissa Seck est de mettre en place deux grandes familles politique comme aux Etats-Unis entre Républicains et Démocrates. L'intérêt pour lui c'est que « les gens s'alternent au pouvoir sans casser leur pays … »
Et comme pour prêcher pour sa chapelle l'ex maire de Thiès de lancer ces propos on ne peut plus révélateurs de ses intentions «… puisque là nous avons des militants, des gens qui ont vraiment milité pour des causes, Khalifa Sall a fait les jeunesses socialistes, moi j'ai fait depuis l'âge de douze ans, mon parcours avec Wade, donc cette nouvelle génération d'hommes politiques qui ont conscience de l'importance des suffrages à la base qui ne sont pas simplement des fonctionnaires nommés à la faveur de leurs compétences techniques mais qui font du terrain, qui ont une base politique. Lorsque cette nouvelle génération se mettra en place, le Senegal décollera, j'en suis persuadé »