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Sud Quotidien N° 6372 du 26/7/2014

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Brûlot sur la Gendarmerie: Le Forum civil appelle à soutenir le droit d’expression du Colonel Ndaw
Publié le lundi 28 juillet 2014   |  Sud Quotidien




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La sortie du ministre des Forces armées annonçant des sanctions, notamment disciplinaire, à l'encontre de l'auteur du brûlot sur la gendarmerie («Pour l'Honneur de la Gendarmerie Sénégalaise») du colonel Abdoulaye Aziz Ndaw, ne finit pas de susciter des réactions «d'indignation» du côté de la société civile sénégalaise. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le Forum Civil, appel à la défense de la libre prise de parole des membres des corps militaires et paramilitaires dans la gouvernance publique.

«Dans un Etat où le Président de la République a toujours déclaré que ‘’… l’Etat de droit, la gestion vertueuse des affaires publiques est, plus que jamais, une exigence citoyenne. C’est aussi un impératif économique absolu et une question d’équité et de justice sociale’’, l’on comprend difficilement le discours martial et menaçant du Ministre des forces armées par rapport à la prise de parole courageuse et responsable du colonel Abdoulaye Aziz Ndaw, dans ses tentatives de dénonciations de faits de corruption extrêmement graves, relevés dans la gouvernance des institutions de sécurité publique du Sénégal».

C’est le Forum civil qui, dans un communiqué, magnifie ainsi le «courage, le patriotisme et le sens des responsabilités» de l’auteur du brûlot sur la gendarmerie nationale intitulé «Pour l’Honneur de la Gendarmerie sénégalaise». Cette sortie fait suite à celle du ministre des Forces armées, Augustin Tine annonçant des sanctions à l’encontre de l’auteur du livre. Selon le texte, les propos du ministre des Forces armées, par leur orientation et le langage utilisé révèle déjà l’option d’un traitement expéditif et répressif qui sera appliqué au colonel Ndaw.

Remettant au goût du jour le fait que les autorités étatiques actuelles, à chaque fois que le pays est confronté à de graves problèmes (affaire de la police avec le Commissaire Keita, aujourd’hui la gendarmerie avec le colonel Ndaw), préfèrent verser dans une stratégie d’évitement pour mettre toute leur énergie destructrice sur le lanceur d’alerte plutôt que sur le problème lui-même. Et, une telle attitude, n’installera jamais le Sénégal sous le sceau d’une gouvernance vertueuse.

Or, le droit à l’information plurielle des citoyens est consacré par la Constitution en son article 8 dernier alinéa. Et l’ouvrage relate des faits d’une extrême gravité qui menacent sérieusement la sécurité et la stabilité des institutions, mais aussi la gouvernance financière de certains secteurs clés de l’Etat. Mieux, la section sénégalaise de Transparency international souligne qu’à travers cet ouvrage, le Colonel Ndaw a donné l’occasion au peuple sénégalais de se faire une idée sur la gestion calamiteuse de leurs deniers publics par une partie de l’administration sénégalaise en uniforme. Toutefois, elle précise que cette prise de position ne saurait être interprétée comme une attitude favorable au colonel Abdoulaye Aziz Ndaw, encore moins constituer un plaidoyer pour le soustraire aux règles de la discipline militaire.

L’Etat invité à adopter une attitude plus responsable

En attendant, tout en conviant «à la défense de la libre prise de parole des membres des corps militaires et paramilitaires dans la gouvernance publique», le Forum civil appelle solennellement le peuple sénégalais à soutenir le droit d’expression du Colonel Abdoulaye Aziz Ndaw sur ces questions qui menacent la stabilité du Pays et des Institutions de sécurité publique. Aussi exhorte-t-il le gouvernement à adopter une attitude mesurée plus responsable et à ne pas s’inscrire dans une stratégie de bâillonnement et d’étouffement de cette affaire qui est d’une extrême gravité et qui peut à la limite menacer l’intégrité du territoire et saper davantage la rigueur dans la gestion des deniers publics au sein des corps spécifiques comme la gendarmerie, l’armée, la police ou la douane et en général dans l’administration sénégalaise.

Birahime Seck et ses camarades demandent égalament l’harmonisation du règlement militaire à l’évolution de l’ordonnancement juridique sur les libertés publiques et invite à l’ouverture d’investigation rigoureuse sur la gouvernance financière des corps de l’armée sur les dix dernières années. Ils recommandent par la même à l’Etat d’aller dans le sens de l’évolution du droit international en initiant une loi pour encourager et protéger les lanceurs d’alertes dans le secteur public comme dans le privé. Et, à défaut pour l’Etat de prendre les mesures innovantes qui sied à cette situation, ils demandent aux sénégalais d’être vigilants et de se mobiliser pour la défense des institutions et des principes de la République.

Le lundi dernier 21 juillet, Augustin Tine a qualifié les révélations contenues dans le livre de l’officier de la gendarmerie de trahison, de révélation de secrets classifiés défenses ou pouvant porter atteinte… au moral des militaires, et d’infraction aux règles de protection du secret et de fautes comme l’honneur, la probité ou les devoirs généraux du militaire à savoir la faute contre le renom de l’armée, le complot, l’incitation au désordre. Le ministre qui parlait au nom du gouvernement n’a pas manqué de préciser que l’attaché militaire à l’Ambassade du Sénégal à Rome, en Italie, rappelé à Dakar risque des sanctions disciplinaires tout soulignant que les personnes citées dans l’ouvrage se réserve le droit d’ester en justice l’auteur.

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