Encore une histoire de fraude dans l’éducation nationale. Cette fois-ci, il ne s’agit pas de cas isolés de candidats à l’examen du Bac ou du Bfem. C’est à une plus grande échelle puisque concernant le concours de recrutement des élèves-maîtres. Sur les 2 545 admis de cette année, 490 l’ont été suite à des falsifications de notes.
490 des 2 545 candidats admis au concours de recrutement des élèves-maîtres n’iront pas jusqu’au bout de la formation. Le ministre de l’Education nationale a décidé de les exclure des Centres régionaux de formation des personnels de l’éducation (Crfpe). Ils sont soupçonnés de fraude. Renversant !
A l’issue d’une mission de contrôle de l’inspection interne du ministère de l’Education nationale, il est apparu que leurs notes ont été gonflées. Des rapports de carence émanant d’un Centre régional de formation des personnels de l’éducation ont mis la puce à l’oreille au ministre de l’Education nationale. «Suite à des informations reçues faisant état de fraude et d’achat de places dans l’organisation du concours qui me sont parvenues, j’ai décidé de diligenter une mission de contrôle de l’inspection interne», a indiqué Serigne Mbaye Thiam face à la presse hier. Le processus d’organisation du concours et la manière dont les notes avaient été attribuées ont donc été passées au peigne fin.
Ouverture d’une enquête
La falsification est intervenue au moment de reporter des notes données par les correcteurs. «Au terme de trois semaines d’exploitation et de confrontation des données entre les contenus des fiches des correcteurs, des relevés de notes de la commission de correction et des relevés de notes de la Direction des examens (Dexco), les vérificateurs de l’inspection interne ont constaté que, dans nombre de cas, les notes saisies et qui ont servi à procéder à la délibération ne correspondent pas aux notes des correcteurs», a expliqué le ministre.
Au-delà de ces exclusions, Serigne Mbaye Thiam a, à titre de mesure conservatoire, relevé un certain nombre d’agents dans la chaîne de traitement et de délibération des résultats du concours. Le ministre a tout de même souligné que ces agents du ministère de l’Education bénéficient de la présomption d’innocence tant qu’ils n’auront pas été reconnus coupables par la justice. Une plainte a été déposée contre les auteurs, complices et bénéficiaires de cette fraude. Des demandes d’explication ont également été distribuées à tous les membres de la commission de délibération.
Il n’est pas certain que les exclus soient remplacés. D’autres enquêtes vont être menées avant qu’une décision en ce sens ne soit prise, a souligné le ministre.