La date du 31 juillet prévue pour l’ouverture du procès de Karim Wade indispose les jeunes de l’Ujtl, du fait de sa coïncidence avec les vacances judiciaires prévues le lendemain 1er août. Selon les jeunes Libéraux, le pouvoir en place chercherait à maintenir Karim Wade encore en prison dès lors qu’à partir du 1er août toute activité judiciaire cessera.
A moins de dix jours du procès de Karim Wade, l’Union des jeunes travaillistes libérales (Ujtl) renifle un coup fourré du nouveau régime sur la date fixé pour l’ouverture des audiences. Celles-ci coïncident en effet, avec la veille des vacances judiciaires, prévues à partir du 1er août. Selon Toussaint Manga et Cie qui faisaient face à la presse hier, «l’Etat joue encore avec le temps». «Ils ont fixé la date du procès le 31 juillet. Nous savons tous qu’à partir du 1er août il y a les vacances judiciaires et il n’y aura pas d’audiences à partir de cette date. Pourquoi ont-ils décidé de fixer la date du procès au 31 juillet ? Ils veulent jouer avec le temps et maintenir Karim Wade en prison. Si les audiences sont ouvertes le 31 juillet, elles ne pourront pas se poursuivre parce qu’à partir du 1er août les activités cessent», déclare le secrétaire général de l’Ujtl, Toussaint Manga. En plus des manquements au «respect des droits de Karim Wade notés tout au long de la procédure», «le coup de la date du procès» prouve selon Toussaint que «Macky Sall est toujours dans la logique d’empêcher Karim Wade de se présenter en 2017». Dès lors, le secrétaire général de l’Ujtl lance un appel aux jeunes libéraux et les jeunes du Sénégal de se mobiliser pour «dire non à ce procès» car, soutient-il : «nous connaissons le verdict il est clair, Karim Wade sera condamné. C’est un verdict dicté par le Président Macky Sall qui a demandé à Alioune Ndao et Cie de se débrouiller pour que Karim Wade soit condamné afin qu’il soit inéligible pour 2017. Nous ne l’accepterons pas !»
Mbagnick Ndiaye : une «sortie malheureuse mais vraie»
L’actualité politique marquée par la récente déclaration du ministre Mbagnick Ndiaye n’a pas échappé au décryptage de l’Ujtl qui l’assimile à une «sortie malheureuse mais vraie». Mieux, d’après Toussaint Manga, le pays est géré comme «un mbotaay (groupement, Ndrl) familial» ! Toutefois, rappelle-t-il au Président Macky Sall : «nous n’avons pas élu Marième Faye. Dès l’instant qu’il ne nomme plus, qu’il démissionne et organise des élections anticipées. On constate que l’Etat c’est la dynastie Faye-Sall. On comprend pourquoi on a confisqué les suffrages des citoyens à Saint-Louis pour installer Mansour Faye par le biais d’une mascarade électorale». Par ailleurs, l’Ujtl «demande au Président Macky Sall de prendre toutes les dispositions pour matérialiser la réduction de son mandat. S’il est dans la dynamique de se dédire, qu’il se tienne prêt parce qu’au-delà de 2017, il ne sera plus considéré comme président de la République».
Sur un autre registre, l’Ujtl plaide pour le maintien de Me Abdoulaye Wade à la tête du Pds jusqu’à la Présidentielle 2017. Son soutien apporté au parti lors des Locales a fini de convaincre les jeunes Libéraux à militer pour ce choix.