Le directeur des droits humains, le magistrat Mouhamadou Moustapha Sèye, a suggéré, jeudi, de s’orienter vers une charte qui lie les journalistes, afin d’assurer la protection des droits de l’enfant dans le traitement de l’information.
M. Sèye a souligné l’importance de se doter de cette ‘’charte de protection de l’enfant dans les médias’’ en évoquant la nécessité de respecter de la vie privée de ces enfants.
De nombreux pays scandinaves ont adopté cette charte, a-t-il dit au cours d’une communication sur ‘’les aspects juridiques de la protection de la vie privée de l’enfant’’. Il s'exprimait dans le cadre du séminaire de formation des journalistes sur ‘’les droits de l’enfant et le traitement de l’information relative aux enfants’’.
A propos de la charte toujours, il a précisé : ‘’Ce n’est pas un instrument contraignant, mais un code de déontologie qu’une profession s’impose’’ pour réglementer ses pratiques.
‘’Cette charte trouve son fondement dans l’article 17 de la Convention internationale des droits de l’enfant qui stipule : +Les Etats favorisent l’élaboration de principes directeurs destinés à protéger l’enfant contre l’information et les matériels qui nuisent à son bien-être+’’, a-t-il expliqué.
Dans son préambule la charte dispose : ‘’Les médias ont un rôle important à jouer dans l’information du public sur les problématiques de protection de l’enfant en danger ou phénomène de société comme celui de l’hypersexualité qui tend à se développer’’.
Le texte ajoute : ‘’Ils ont également un rôle pédagogique pour attirer l’attention sur le statut des enfants, leurs droits et sur les dispositifs de protection. Le traitement médiatique de ces sujets appelle cependant une grande vigilance sur les conséquences pour l’enfant’’.
Cette charte a pour objectif de ‘’rappeler les droits de l’enfant et le devoirs qui s’imposent en matière de protection de l’enfant et de son image dans les médias, définir les engagements des médias d’information en matière de protection de l’enfant, définir les actions que les médias d’information s’engagent à mettre en œuvre pour appliquer cette charte’’.
Mouhamadou Moustapha Sèye a estimé que cette charte ‘’peut inspirer le travail des journalistes sénégalais’’.
L’atelier de formation des journalistes sur ‘’les droits de l’enfant et le traitement de l’information relative aux enfants’’ s’est ouvert mercredi à Dakar. Elle est organisée à l’initiative de la Direction des droits humains du ministre de la Justice, en partenariat avec l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID).
Cette formation entre dans le cadre de la mise en œuvre ‘’Projet d’amélioration des mécanismes de coordination et de communication entre les acteurs de l’Etat et la société civile au Sénégal pour revendiquer les droits de l’enfant et assurer leur protection’’.
D’une durée de 2 ans, ce projet s’articule autour ‘’du renforcement du cadre juridique et institutionnel de promotion et de protection des droits de l’enfant''.
Il cible également ''le renforcement des capacités des acteurs sur les mécanismes de protection des enfants et la justice adaptée aux mineurs, la vulgarisation des textes nationaux relatifs à la protection de l’enfant, le partage et la capitalisation des résultats’’.
L’atelier cherchait à ''renforcer les capacités des journalistes en droits de l’enfant pour une meilleure prise en compte de l’intérêt supérieur de l’enfant dans le traitement de l’information et dans la communication pour un changement de comportement’’.
A travers cette formation, les journalistes pourront ainsi ‘’être des relais pour sensibiliser davantage les populations sur la condition des enfants au Sénégal’’.