Donner un nouveau visage au terminal roulier à travers «un vaste programme d’investissements ». Tel est l’objectif que se fixe le groupe Bolloré Africa Logistics (BAL) qui vient de signer avec le Port autonome de Dakar (PAD) un contrat d’exploitation du Môle El Hadji Malick Sy (ex-Môle 2) pour une valeur de 64 milliards de francs Cfa.
«Cet investissement va faire du Port de Dakar, le port le plus compétitif de la sous-région africaine», a lancé avec une pointe de satisfaction le Directeur général du Port autonome de Dakar, le Dr Cheikh Kanté, en marge de la signature d’un accord de partenariat avec Bolloré Africa Logistics. Cette convention de cession concerne l’exploitation du Môle 2 qui a été rebaptisé du nom d’El Hadji Malick Sy depuis janvier 2013. Le contrat porte sur 64 millions de francs sur une durée de 25 ans. D’après le président du groupe Bolloré Africa Logistics, Dominique Lafont, sa société veut faire du PAD un « port d’excellence à l’horizon 2023 ». «Nous avons l’ambition de faire de ce terminal roulier la première plateforme de transbordement des trafics rouliers de la côte ouest-africaine », a assuré en écho, le patron de BAL. « Le groupe Bolloré investira 64 millions de francs Cfa, dont 40 milliards destinés aux infrastructures et 20 milliards aux équipements. Ces nouvelles infrastructures permettront d’accueillir des navires rouliers dits Ro-Ro, dédiés principalement au transport des véhicules et qui bénéficieront d’équipements modernes et d’une productivité décuplée », a expliqué M. Lafont.
D’après les termes du protocole, l’aménagement du terminal roulier inclut une extension du Môle El Hadji Malick Sy (ex- môle 2) sur 165 mètres. Le quai qui accueillera les navires rouliers sera aussi approfondi de près de 8,5 à 10,5 mètres. Il est également prévu la construction d’un parking de 30 000 mètres carrés dans la zone sud du port. Ce qui permettra au terminal El Hadji Malick Sy d’accueillir des navires de plus grande capacité et de traiter divers types de cargaisons comme les véhicules, les remorques, semi-remorques ou encore des conteneurs à châssis.
25% aux privés
Si l’on en croit le président du groupe BAL, ces investissements auront un impact social fort puisqu’ils contribueront à créer, pendant la durée de la concession, au moins un millier d’emplois directs et indirects. D’après ce dernier, ce terminal permettra aux armateurs et opérateurs sénégalais (exportateurs ou importateurs) de bénéficier « d’un service complet, intégré et totalement informatisé », allant du déchargement au chargement des navires, en passant par la mise à disposition des marchandises. La particularité de ce contrat, c’est qu’elle permet aux privés sénégalais d’être actionnaires à prés de 25 %.
Pour sa part, le Directeur général du Port autonome de Dakar, le Dr Cheikh Kanté, a expliqué que la réalisation de ce projet est la concrétisation d’un grand pas dans la vision de modernisation de la structure portuaire. « Les mutations dans le monde maritime ont engendré un certain nombre de paradigmes liés à la satisfaction du client. Ces paradigmes posent aussi pour nous une mise aux normes de nos infrastructures et un redimensionnement de notre stratégie», a souligné le patron du PAD.
L’attribution du terminal de l’ex-Môle 2 est l’aboutissement d’un long processus qui a débuté en 2010. Au terme de l’appel d’offres international qui a été lancé par le gouvernement de Wade, Grimaldi s’est classé premier devant Bolloré Africa Logistics (BAL). Les discussions avec Grimaldi n’ayant pas abouti, l’Etat du Sénégal a fait appel au second sur la liste, qu’était le groupe BAL, leader en Afrique dans son domaine d’activité avec près de 30 concessions.