Rappelé à Dakar par le gouvernement, le colonel Abdoulaye Aziz Ndaw n’entend pas se débiner. Aussi a-t-il confié à ses parents et ses proches que son retour au Sénégal n’est plus qu’une question de jours.
Dès réception de la note lui demandant de rejoindre Dakar dans les plus brefs délais, le Colonel Abdoulaye Aziz Ndaw a briefé sa famille, proches et collègues. L’ancien numéro deux de la Gendarmerie nationale, auteur de l’ouvrage explosif ‘’Pour l’honneur de la Gendarmerie sénégalaise’’, publié en deux tomes à l’Harmattan, semble serein, selon ses proches. Il a affiché toute sa sérénité et dit se ranger dans la discipline militaire qui gouverne son serment.
Selon des confidences faites par ses proches, le Colonel Abdoulaye Aziz Ndaw ne restera pas plus d’une semaine à Rome, capitale de l’Italie où il assure la fonction d’attaché militaire, précisément à l’ambassade du Sénégal. ‘’J’ai déjà, par courrier, dit à l‘Armée que je viens. Je suis en train de régler quelques détails de famille parce qu’elle est avec moi. Je vais rentrer à Dakar. C’est une question de jours, pas de semaines’’, a-t-il confié à un proche digne de foi qui l’a rapporté à EnQuête.
Répondant aux personnes qui ont pensé qu’il allait se fondre dans la nature, il rétorque : ‘’je respecte mon pays. Ceux qui me connaissent bien savent que jamais, au plus grand jamais, je ne ferais cela. Je ne me débine pas. Ce n’est pas dans ma nature’’, a-t-il ajouté par le même canal. L’officier déclare aussi, selon de sources fiables, accorder tout son crédit à la presse sénégalaise et que pour cette raison, il n’a pas voulu s’épancher dans les médias étrangers, quand bien même il aurait pu le faire.
Le ministre des Forces Armées Augustin Tine a déclaré avant-hier, que le Colonel Abdoulaye Aziz Ndaw avait officiellement été rappelé à Dakar. Pour le gouvernement, l’ex numéro deux de la gendarmerie nationale a commis ‘’une violation de la réglementation en publiant ce livre sans l’autorisation de sa hiérarchie’’, par la voix du ministre des Forces armées Augustin Tine, dans une déclaration diffusée sur la RTS avant-hier à 20 heures.
‘’Le colonel Abdoulaye Aziz Ndaw a violé une obligation fondamentale qui pèse sur l’ensemble du personnel des forces armées : l’obligation de réserve. Ainsi, cet officier a commis de graves fautes disciplinaires (…)‘’, renseigne le ministre qui évoque plusieurs articles de loi, dont la loi du 28 juillet 2008 sur la défense nationale (…) portant « obligation de réserve jusqu’à l’âge de 65 ans ».
Et de poursuivre : « dans ces conditions, pour accomplir leur période de réserve, les officiers admis à la retraite continueront à être assujettis aux obligations militaires jusqu’à l’âge de soixante-cinq ans (65) ans ». Après l’Assemblée nationale qui avait adopté, en sa séance du vendredi 8 février 2008, la nouvelle loi, le Sénat (à l’époque deuxième chambre du Parlement avant sa suppression) avait fait de même le jeudi 17 juillet 2008.
« Eu égard à la gravité des faits ainsi évoqués, ont été prises les mesures suivantes : le rappel à Dakar du colonel Abdoulaye Aziz Ndaw, attaché militaire à Rome, auteur du livre », poursuit Augustin Tine qui conclut en ces termes : « Le colonel Ndaw devra répondre de ses actes au plan disciplinaire. L’inspection générale des Forces armées sera saisie pour enquêter sur les allégations du livre et en tirer toutes les conséquences. Les personnes mises en cause se réservent le droit d’ester en justice’’.
Ainsi avec l’arrivée prochaine du colonel Abdoulaye Aziz Ndaw à Dakar, annoncée par ses plus proches, parents et amis, l’on s’achemine vers une nouvelle étape dans ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire de la gendarmerie.