Le dispositif anti-fraude électrique a été présenté au Salon africain de la recherche et de l’innovation au Sénégal (Saris). Son auteur, Baba Diarra, soutient que cette technologie bloque toutes les tentatives de fraude d’électricité. Cependant, il ne comprend pas pourquoi l’appareil n’est pas encore utilisé à grande échelle au Sénégal où le vol d’électricité coûte cher à l’économie nationale. Pour autant, le technicien ne se décourage pas. Il vient d’ailleurs de mettre au point une centrale électrique pouvant alimenter une ville de 8.000 habitants.
Le Salon africain de la recherche et de l’innovation au Sénégal (Saris) offre ses collections d’inventions ce vendredi 15 mai 2014, dernier jour de la deuxième édition. A côté des artistes de transformation des produits céréaliers locaux se déploie une rangée parallèle d’auteurs d’inventions à partir du stand de l’Association sénégalaise pour la propriété industrielle et l’innovation technologique (Aspit).
Baba Diarra n’est pas dans les rangées. Il est presque à l’entrée de l’espace d’exposition. C’est ici qu’il s’emploie à vanter l’efficacité du système anti-fraude électrique baptisé « système Kaarange ». Accroché sur une planche en bois, l’appareil épouse les formes d’un compteur de la Senelec. A la différence des appareils de la Société nationale d’électricité qui mesurent la consommation d’électricité, celui de Baba Diarra verrouille les manipulations du compteur par des personnes non autorisées et non habilitées. L’inventeur ne doute pas un instant qu’il est possible de détecter toute fraude ou tentative de fraude au tableau de comptage d’énergie électrique, aussi bien en basse tension qu’en moyenne tension. « Nous avons démontré que la pose du système anti-fraude est la réponse à la fraude et à la manipulation des compteurs de la Senelec. Son efficacité est prouvée. Nous avons fait plusieurs démonstrations devant des autorités », soutient fermement ce natif de Thiès. En cas d’ouverture des éléments du tableau de comptage, il y a un allumage permanent d’un voyant lumineux que l’abonné ne peut pas désamorcer. Alors qu’en cas de fraude, le système transmet un message à la Senelec lui permettant d’identifier le fraudeur. « C’est un système anti-fraude qui a fait ses preuves. Dès que vous ouvrez le compteur, le système envoie un signal. Un autre signal est envoyé à la Senelec en cas de fraude. De plus, l’appareil peut aussi interrompre la fourniture d’électricité », assure l’inventeur. Pour une nouvelle réalimentation, l’intervention d’une équipe spécialisée est nécessaire. « Il faut nécessairement des équipes spécialisées pour remettre l’énergie et désarmer le système », précise le technicien.
Le système qui a été breveté sous le numéro 10448/Sn du 8 janvier 1995 des services de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) est en alerte, même en cas de délestage. En fait, il est muni d’une alimentation de sauvegarde.
Au-delà de la fraude…
Les échanges s’animent. Les questions se suivent. « Pourquoi l’appareil n’est pas utilisé à grande échelle si son efficacité est reconnue ? » lui demande-t-on. M. Diarra caresse le dispositif « Kaarange ». C’est son bébé. Presque avec un sourire au bout des lèvres, il répond par un exposé détaillé tout en insistant sur les références des essais. Puis, il devient très sérieux et se libère. L’heure de vérité a sonné. « Je peux dire que la fraude de l’électricité arrange certains, sinon pourquoi la Senelec n’a pas utilisé ce dispositif dont l’efficacité est prouvée », rétorque-t-il. Déjà en 1993, durant la phase de test, les techniciens de cette société d’électricité avaient attesté l’efficacité du système. « En conclusion, nous retenons que le système est très efficace, mais certains points resteraient à être améliorés, tels que le fusible de protection de l’installation et éviter les points de soudure au niveau du fusible », lit-on dans un rapport d’inspection technique de l’agence de la Senelec de Bourguiba.
Au-delà de la fraude, l’invention règle un autre problème : l’évaluation, avec plus de précision, de la consommation des abonnés. Le système anti-fraude, souligne-t-il, est un arbitre impartial entre les compagnies d’électricité et leurs abonnés. « Il permet de crédibiliser la facturation à l’adresse des clients et d’établir un juste équilibre entre la production d’énergie électrique et la consommation réelle des abonnés par la résorption des pertes non techniques dues à la fraude », ajoute le technicien.
Le dispositif anti-fraude mis au point depuis quelques années et présenté aux autorités n’est pas encore dans le circuit, en dépit de la volonté politique de mettre un trait à la fraude qui coûte cher au contribuable sénégalais.
Complot contre les inventeurs
Ses inventions accueillent les visiteurs en ce dernier jour du Saris. Baba Diarra n’aime pas revenir sur ses principes et ses convictions. Né à Thiès le 2 février 1951, le technicien porte les préoccupations de son corps de métier. Il ne prêche pas pour sa chapelle ; se met dans la posture d’avocat des inventeurs, déplorant, du coup, l’absence d’un dispositif pour soutenir, encourager et promouvoir les inventions et les innovations. L’homme n’hésite pas à taper sur la table et peut-être à juste raison. « J’ai l’impression, dans ce pays, qu’il y a des personnes qui travaillent contre les inventeurs. Sinon comment peut-on comprendre qu’il y ait des inventions brevetées et reconnues sur le plan international, alors qu’elles ne sont pas encore vulgarisées au Sénégal ? Ces technologies sont des réponses aux contraintes à notre processus de développement », pense M. Diarra. Néanmoins, il est loin de se décourager, car venant juste de fabriquer une centrale énergétique appelée « Tornade ».
La centrale électrique tornade
Lors du salon, Baba Diarra a levé le voile sur la « Tornade » qu’il ne quitte presque jamais. Il parle de cette invention avec plus d’enthousiasme. Le sentiment d’apporter une contribution à la résolution du déficit énergétique trahit sa patience. Cette invention n’est pas encore brevetée. Des institutions ont déjà apporté leur concours pour son perfectionnement. « C’est une centrale qui a une puissance de 600 Kwa à l’heure actuelle. Je peux alimenter une ville de 7.000 à 8.000 habitants », confie-t-il.
L’inventeur effleure le fonctionnement de sa centrale avant de nous inviter à ne pas en faire référence, le temps de la raffiner et d’avoir le brevet. Les premiers tests ont convaincu les inventeurs et des spécialistes des questions énergétiques. Et actuellement, Baba Diarra se penche sur l’augmentation de la puissance de la centrale pour alimenter de grandes agglomérations.
Promotion des sciences, des inventions… : La rubrique « Inventeurs et chercheurs de chez-nous » revient avec les mêmes ambitions
Après quelques semaines de non parution liée à un problème de santé de l’animateur, la rubrique « Inventeurs et chercheurs de chez-nous » revient avec les mêmes intentions de donner une nouvelle dimension à la promotion des résultats de la recherche et des innovations. Nous présentons nos excuses aux lecteurs, chercheurs et inventeurs. Les dispositions nécessaires seront prises pour assurer la régularité de la parution tous les lundis ». Cette rubrique se veut un espace de vulgarisation des inventions, des innovations et des résultats de la recherche. Il est admis que le déficit de promotion des résultats de la recherche et des inventions est l’obstacle principal à leur valorisation. Tous auteurs d’inventions et chercheurs ayant contribué à faire avancer la science peuvent nous contacter au mail suivant :
Baba Diarra, le concepteur du système anti-fraude à l’électricité
MONDAY, 21 JULY 2014 08:17 WRITTEN BY AMA Write e-mailPrintPDF
Le dispositif anti-fraude électrique a été présenté au Salon africain de la recherche et de l’innovation au Sénégal (Saris). Son auteur, Baba Diarra, soutient que cette technologie bloque toutes les tentatives de fraude d’électricité. Cependant, il ne comprend pas pourquoi l’appareil n’est pas encore utilisé à grande échelle au Sénégal où le vol d’électricité coûte cher à l’économie nationale. Pour autant, le technicien ne se décourage pas. Il vient d’ailleurs de mettre au point une centrale électrique pouvant alimenter une ville de 8.000 habitants.
Le Salon africain de la recherche et de l’innovation au Sénégal (Saris) offre ses collections d’inventions ce vendredi 15 mai 2014, dernier jour de la deuxième édition. A côté des artistes de transformation des produits céréaliers locaux se déploie une rangée parallèle d’auteurs d’inventions à partir du stand de l’Association sénégalaise pour la propriété industrielle et l’innovation technologique (Aspit).
Baba Diarra n’est pas dans les rangées. Il est presque à l’entrée de l’espace d’exposition. C’est ici qu’il s’emploie à vanter l’efficacité du système anti-fraude électrique baptisé « système Kaarange ». Accroché sur une planche en bois, l’appareil épouse les formes d’un compteur de la Senelec. A la différence des appareils de la Société nationale d’électricité qui mesurent la consommation d’électricité, celui de Baba Diarra verrouille les manipulations du compteur par des personnes non autorisées et non habilitées. L’inventeur ne doute pas un instant qu’il est possible de détecter toute fraude ou tentative de fraude au tableau de comptage d’énergie électrique, aussi bien en basse tension qu’en moyenne tension. « Nous avons démontré que la pose du système anti-fraude est la réponse à la fraude et à la manipulation des compteurs de la Senelec. Son efficacité est prouvée. Nous avons fait plusieurs démonstrations devant des autorités », soutient fermement ce natif de Thiès. En cas d’ouverture des éléments du tableau de comptage, il y a un allumage permanent d’un voyant lumineux que l’abonné ne peut pas désamorcer. Alors qu’en cas de fraude, le système transmet un message à la Senelec lui permettant d’identifier le fraudeur. « C’est un système anti-fraude qui a fait ses preuves. Dès que vous ouvrez le compteur, le système envoie un signal. Un autre signal est envoyé à la Senelec en cas de fraude. De plus, l’appareil peut aussi interrompre la fourniture d’électricité », assure l’inventeur. Pour une nouvelle réalimentation, l’intervention d’une équipe spécialisée est nécessaire. « Il faut nécessairement des équipes spécialisées pour remettre l’énergie et désarmer le système », précise le technicien.
Le système qui a été breveté sous le numéro 10448/Sn du 8 janvier 1995 des services de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) est en alerte, même en cas de délestage. En fait, il est muni d’une alimentation de sauvegarde.
Au-delà de la fraude…
Les échanges s’animent. Les questions se suivent. « Pourquoi l’appareil n’est pas utilisé à grande échelle si son efficacité est reconnue ? » lui demande-t-on. M. Diarra caresse le dispositif « Kaarange ». C’est son bébé. Presque avec un sourire au bout des lèvres, il répond par un exposé détaillé tout en insistant sur les références des essais. Puis, il devient très sérieux et se libère. L’heure de vérité a sonné. « Je peux dire que la fraude de l’électricité arrange certains, sinon pourquoi la Senelec n’a pas utilisé ce dispositif dont l’efficacité est prouvée », rétorque-t-il. Déjà en 1993, durant la phase de test, les techniciens de cette société d’électricité avaient attesté l’efficacité du système. « En conclusion, nous retenons que le système est très efficace, mais certains points resteraient à être améliorés, tels que le fusible de protection de l’installation et éviter les points de soudure au niveau du fusible », lit-on dans un rapport d’inspection technique de l’agence de la Senelec de Bourguiba.
Au-delà de la fraude, l’invention règle un autre problème : l’évaluation, avec plus de précision, de la consommation des abonnés. Le système anti-fraude, souligne-t-il, est un arbitre impartial entre les compagnies d’électricité et leurs abonnés. « Il permet de crédibiliser la facturation à l’adresse des clients et d’établir un juste équilibre entre la production d’énergie électrique et la consommation réelle des abonnés par la résorption des pertes non techniques dues à la fraude », ajoute le technicien.
Le dispositif anti-fraude mis au point depuis quelques années et présenté aux autorités n’est pas encore dans le circuit, en dépit de la volonté politique de mettre un trait à la fraude qui coûte cher au contribuable sénégalais.
Complot contre les inventeurs
Ses inventions accueillent les visiteurs en ce dernier jour du Saris. Baba Diarra n’aime pas revenir sur ses principes et ses convictions. Né à Thiès le 2 février 1951, le technicien porte les préoccupations de son corps de métier. Il ne prêche pas pour sa chapelle ; se met dans la posture d’avocat des inventeurs, déplorant, du coup, l’absence d’un dispositif pour soutenir, encourager et promouvoir les inventions et les innovations. L’homme n’hésite pas à taper sur la table et peut-être à juste raison. « J’ai l’impression, dans ce pays, qu’il y a des personnes qui travaillent contre les inventeurs. Sinon comment peut-on comprendre qu’il y ait des inventions brevetées et reconnues sur le plan international, alors qu’elles ne sont pas encore vulgarisées au Sénégal ? Ces technologies sont des réponses aux contraintes à notre processus de développement », pense M. Diarra. Néanmoins, il est loin de se décourager, car venant juste de fabriquer une centrale énergétique appelée « Tornade ».
La centrale électrique tornade
Lors du salon, Baba Diarra a levé le voile sur la « Tornade » qu’il ne quitte presque jamais. Il parle de cette invention avec plus d’enthousiasme. Le sentiment d’apporter une contribution à la résolution du déficit énergétique trahit sa patience. Cette invention n’est pas encore brevetée. Des institutions ont déjà apporté leur concours pour son perfectionnement. « C’est une centrale qui a une puissance de 600 Kwa à l’heure actuelle. Je peux alimenter une ville de 7.000 à 8.000 habitants », confie-t-il.
L’inventeur effleure le fonctionnement de sa centrale avant de nous inviter à ne pas en faire référence, le temps de la raffiner et d’avoir le brevet. Les premiers tests ont convaincu les inventeurs et des spécialistes des questions énergétiques. Et actuellement, Baba Diarra se penche sur l’augmentation de la puissance de la centrale pour alimenter de grandes agglomérations.
Promotion des sciences, des inventions… : La rubrique « Inventeurs et chercheurs de chez-nous » revient avec les mêmes ambitions
Après quelques semaines de non parution liée à un problème de santé de l’animateur, la rubrique « Inventeurs et chercheurs de chez-nous » revient avec les mêmes intentions de donner une nouvelle dimension à la promotion des résultats de la recherche et des innovations. Nous présentons nos excuses aux lecteurs, chercheurs et inventeurs. Les dispositions nécessaires seront prises pour assurer la régularité de la parution tous les lundis ». Cette rubrique se veut un espace de vulgarisation des inventions, des innovations et des résultats de la recherche. Il est admis que le déficit de promotion des résultats de la recherche et des inventions est l’obstacle principal à leur valorisation. Tous auteurs d’inventions et chercheurs ayant contribué à faire avancer la science peuvent nous contacter au mail suivant : didisane@gmail.com