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Walf Fadjri L’Aurore N° 6697 du 14/7/2014

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Choix des examinateurs du Bac 2014
Publié le lundi 21 juillet 2014   |  Walf Fadjri L’Aurore


élève
© Autre presse par DR
élève dans une école primaire de la ville de Dahra


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A Thionck-Essyl, la sélection des professeurs devant officier au Bac 2014 a fini de plonger le lycée dans une ambiance de suspicions. Des enseignants du lycée de Thionck-Essyl accusent le proviseur de verser dans le «copinage» L’école ferme ses portes au lycée de Thionck-Essyl sur une note de divergence. En effet, des enseignants de cet établissement, situé dans le Sud du pays, sont très remontés contre leur proviseur qu’ils accusent d’avoir tripatouillé, sur la base du copinage, la liste des professeurs susceptibles d’être convoqués à l’examen du baccalauréat 2014. Chérif Diédhiou, proviseur du lycée de Thionck-Essyl est accusé de s’être livré à des pratiques non conformes à l’éthique et à la déontologie à l’occasion de l’organisation du baccalauréat 2014. Dans leurs écrits intitulés : «Scandale autour du Bac 2014», transmis avant-hier à la rédaction de Wal Fadjri, des enseignants de cet établissement, relevant de l’Inspection d’académie (Ia) de Ziguinchor, affirment que pour permettre à «ses poulains» d’être convoqués au Bac, le sieur Diédhiou a augmenté délibérément leur ancienneté et leur a attribué même des classes qu’ils n’ont pas tenues au cours de l’année scolaire.

Pire encore, ajoutent les plaignants, M. Diédhiou s’est donné le luxe de retirer des classes - à travers le bordereau de suivi des examinateurs de l’Office du Bac - à des professeurs qu’il qualifie d’«ennemis» pour les attribuer à des professeurs qui lui sont «amis». Sur ce bordereau de suivi des examinateurs, poursuivent-ils, le proviseur a attribué à M. Sarr, prof de français, la terminale L2 que M. Sow, prof de français, a enseigné jusqu’à la fin de l’année. Idem pour M. Diakhoumpa, prof d’anglais, qui n’a jamais tenu une classe d’examen, alors que sur le bordereau, il tient la TL’1. «Tout ce micmac du proviseur a fait que M. Sow, prof de français et M. Diallo, prof d’anglais, tous des fonctionnaires et anciens réellement de cinq ans, n’ont pu être convoqués au Bac 2014, parce que remplacés par MM. Sarr et Diakhoumpa qui sont non fonctionnaires et sont réellement à leur première année», dénoncent les plaignants. A les en croire, même le censeur qui n’enseigne aucune classe a été convoqué au Bac 2014, car le proviseur lui a attribué des classes sur le bordereau de l’Office du Bac. Pour que de pareilles pratiques ne prospèrent pas dans leur établissement, les enseignants du lycée de Thionck-Essyl, en colère contre leur proviseur, sollicitent l’arbitrage du ministre de l’Education nationale et du directeur de l’Office du Bac. Ils soutiennent que ces professeurs «ennemis» du proviseur ont juste demandé la mise sur pied d’un Conseil de gestion de l’école (Cge) pour gérer de façon transparente les fonds générés par l’école, comme le stipule le décret 2000-337 du 16 mai 2000 ainsi que les lettres circulaires des ministres. Dans un second document qui a fait l’objet d’ampliations adressées au gouverneur de région, à l’Ia, au Syndicat, au Provisorat, à l’Office du Bac, entre autres, les plaignants listent, par ailleurs, d’autres maux qui gangrènent leur établissement depuis 2013.

Aujourd’hui, il est beaucoup plus question, soulignent-ils, de l’inexistence de l’eau dans le lycée de Thionck-Essyl. Dans ce temple du savoir, qui centralise tous les jours ouvrables 700 à 800 âmes, les toilettes du bloc administratif et celles des élèves dégagent une odeur nauséabonde, informent les plaignants. Selon eux, il y a des filles qui, une fois à l’école, n’utilisent plus ces toilettes faute d’eau. Chaque matin, les professeurs sont obligés de perdre 20 à 30 minutes à attendre des élèves qui vont dans les maisons environnantes pour chercher de l’eau. A cela s’ajoute l’état reluisant de la bibliothèque où l’on retrouve les livres à même le sol. «Nous avons remué ciel et terre pour qu’on ait des étagères afin d’éviter que des livres soient humidifiés et détériorés par la suite. Mais nos tentatives sont demeurées vaines jusqu’à présent», s’indignent les accusateurs du proviseur du lycée de Thionck-Essyl. REACTION Le proviseur dégage en touche et s’explique Joint par téléphone, le proviseur du lycée de Thionck-Essyl, Chérif Diédhiou, rejette les pratiques non conformes à l’éthique et à la déontologie qu’on lui prête dans l’exercice de sa profession autour de l’organisation du Bac 2014. Selon lui, en aucun moment du processus du Bac, qui a débuté en novembre dernier, il n’a tripatouillé la liste des professeurs du lycée susceptibles d’être convoqués à l’examen du baccalauréat 2014. «Cette liste, dira-t-il, a été affichée bien avant qu’elle ne soit envoyée à l’Office du Bac» ; et que certains enseignants qui le désiraient se sont rapprochés de lui pour apporter quelques rectificatifs. Au bout de compte, fait savoir le proviseur, c’est l’Office du Bac qui convoque sur la base de ses critères. M. Diédhiou soutient avoir trouvé le censeur du lycée en tant qu’intérimaire et de surcroît professeur de mathématiques qui a tenu des classes régulièrement durant l’année scolaire. Il ajoute que ce dernier n’est pas encore censeur de plein exercice.

Par ailleurs, il soutient que le Conseil de gestion de l’école (Cge) est fonctionnel et que sa dernière session ordinaire date de mai dernier. «Nous travaillons à rendre fonctionnel le Cge», déclare M. Diédhiou, qui dit être arrivé dans ce lycée en octobre 2012. A l’en croire, le problème de l’eau dépasse ses compétences en tant que proviseur, puisqu’il n’existe pas d’eau courante dans la commune de Thionck-Essyl et que pour tenter de résoudre ce problème, l’école a foré un puits dans son enceinte. «Le lycée est à un point excentré de la commune, compte tenu de cela, le ministère de l’Education avait promis un mini forage sur les lieux, mais jusqu’à présent rien n’a été fait», confie-t-il. Concernant le volet assainissement de l’école, M. Diédhiou souligne que deux blocs sanitaires fonctionnent et sont gérés par un Gie de femmes de la commune. Il précise qu’à son arrivée dans cet établissement en 2012, il n’y avait pas d’électricité. Ce qui n’est plus le cas. De son avis, c’est la gouvernance scolaire qui doit se charger de régler tous ces problèmes. Ce qui, selon lui, nécessite une formation des élèves.

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