Dialo Diop préconise la "méthode Mandela" pour résoudre les conflits en Afrique #aDakar

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Dialo Diop préconise la "méthode Mandela" pour résoudre les conflits en Afrique

Publié le vendredi 18 juillet 2014 | Agence de Presse Sénégalaise

© aDakar.com par DF
Colloque sur la crise universitaire au Sénégal
La communauté universitaire sénégalaise s`est réunie à l`université Cheikh Anta Diop pour mener une réflexion sur la crise qui gangrène les universités sénégalaises mais également africaines. La rencontre s`est tenue le vendredi 7 février. Photo: Diallo Diop, Universitaire sénégalais

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Les pays africains ont intérêt à avoir recours à la "méthode Mandela" et à s’inspirer des stratégies tactiques et du sens de dialogue de l’ancien président sud-africain pour se départir des conflits qui assaillent le continent, a préconisé vendredi le professeur de médecine sénégalais Diallo Diop, invitant à une "décolonisation des mentalités des dirigeants africains".

‘’Il y a une méthode Mandela qui consiste à s’intéresser exclusivement aux enjeux fondamentaux, comme la souveraineté, l’indépendance, la liberté, la démocratie, l’égalité en droit et l’unité. L’une des crises les plus profondes s’est déroulée en Afrique du Sud qui connaît également l’un des dénouements les plus heureux’’, a-t-il expliqué.

Philosophe, médecin de formation et professeur à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Dialo Diop introduisait une conférence intitulée : ‘’Se servir de l’héritage de Nelson Mandela pour résoudre les conflits en Afrique’’. Cette conférence est organisée à l’initiative de l’ambassade de l’Afrique du Sud à Dakar dans le cadre de la Journée internationale Nelson Mandela.

Elle a pu se tenir grâce à un partenariat avec le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales (CODESRIA), l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar (UCAD) et le Centre d'information des Nations unies (CINU).

‘’Ce que l’on peut retenir de l’héritage de Nelson Mandela, c’est entre autres sa détermination froide et très calme de se battre pour une cause juste et noble, tout en étant convaincu que la victoire est au bout du chemin’’, a expliqué Pr Dialo Diop, tout en revenant, tout au long de son exposé, sur ‘’la méthode Mandela’’.

Il s’est toutefois interrogé sur l’héritage de Mandela, en se demandant s'il était un résultat individuel ou la résultante d’un combat collectif, citant notamment le rôle ‘’essentiel’’ de ses codétenus, compagnons de lutte et les milliers de Sud-Africains lambda.

Selon lui, le premier président noir de l’Afrique du Sud ‘’a toujours misé sur la force des Sud-Africains marchant les mains nues et ramassant parfois des cadavres sur le chemin tout en poursuivant leur marche''.

‘’La fin des guerres en Afrique est souvent négociée dans un pays étranger avec la signature d’accords de paix, mais Mandela a pesé de son poids avec sa méthode pour que la fin de l’apartheid soit une affaire exclusivement sud-africaine’’, a encore dit Dr Dialo Diop, devant un panel d’intellectuels, d’étudiants, de diplomates et autres officiels.

Usant d’anecdotes et de faits historiques et marquants, M. Dialo Diop a surtout expliqué la ‘’méthode Mandela’’ par son indépendance vis-à-vis des puissances coloniales.

‘’Dans les années 1990, les Etats-Unis d’Amérique avaient déclaré l’espace aérien de la Libye comme zone d’exclusion en vue d’isoler Mahamar Kadhafi, confronté à une crise, mais Mandela a atterri par vol à Tunis et de la capitale tunisienne, il a rallié Tripoli par voiture pour discuter avec Kadhafi. Ça c’est la méthode Mandela’’, a-t-il rappelé.

Il a estimé que les dirigeants actuels du continent ne sont pas encore ‘’mentalement décolonisés’’. ‘’Quand il y a problème, le premier réflexe de nos dirigeants est d’appeler l’ancienne puissance coloniale. Il est temps de décoloniser ces genres de mentalités et de libérer les esprits’’, a souligné Dialo Diop, qui est considéré comme un ‘’panafricaniste’’.

‘’Tout ce déploiement des forces militaires du monde sur notre continent, pour soi-disant résoudre des crises, ne répond qu’à une logique de faire main basse sur nos ressources. Nous ne pouvons faire prévaloir notre respect face au monde que si nous nous regroupons en de grands ensembles’’, a-t-il estimé.

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