Gouloumbou - Les membres du Collectif régional des producteurs de banane de la région de Tambacounda (CORPROBAT) ont présenté mardi un "plan stratégique" censé les aider à rendre le pays autosuffisant en banane, d’ici à 2017.
Par ce plan, ils doivent emblaver 1.000 hectares supplémentaires, afin de doubler la production actuelle, qui est de 30.000 tonnes.
Pour atteindre les 2.350 hectares nécessaires à l’autosuffisance du pays en banane, le CORPROBAT, qui regroupe 57 groupements d’intérêt économique (GIE), table sur l’exploitation de 1.000 hectares, en plus des 1.350 déjà plantés, a indiqué son président Mamadou Omar Sall.
Une cérémonie de lancement de la campagne de commercialisation de la banane a eu lieu mardi, à Gouloumbou.
Cette superficie générera au total quelque 3.000 emplois et nécessitera l’implantation de 47 stations de conditionnement, qui emploieront chacune 50 femmes.
"Même si l’Etat nous aide à faire l’investissement nécessaire sur les 200 hectares, avec une irrigation moderne, des stations de conditionnement et des emballages en carton, les banques pourront assurer le financement des 800 hectares restants, car elles ne craindront plus de risque", a assuré M. Sall.
"Avec ces 1.000 hectares, nous auront 58.750 tonnes et le Sénégal sera autosuffisant en banane", a-t-il dit.
Avec une production de 33.000 tonnes de banane attendue cette année, les producteurs ont "dépassé la moitié de la demande nationale", qui est de 60.000 tonnes, a indiqué M. Sall, le plus grand producteur de banane du pays.
"Puisqu’on a des terres, de l’eau et de la main-d’œuvre, pourquoi l’Etat ne nous appuierait pas, pour que nos enfants restent ici pour travailler à atteindre l’autosuffisance du pays en banane ?" s’est-il interrogé.
La filière banane emploie quelque 4.050 personnes, a indiqué Mamadou Omar Sall. Selon lui, quelque 3.300 camions assureront le transport de cette production vers les centres de consommation. Le transport de la production générera des emplois aussi, a-t-il souligné.
Les Sénégalais doivent consommer la banane locale, pour soutenir la production nationale, a-t-il plaidé.
Pour mettre en oeuvre son "plan stratégique", le CORPROBAT a loué les services d’un consultant en agronomie et expert en banane d’origine ivoirienne. Ce dernier expérimente à Tambacounda un système de conditionnement.
"Depuis longtemps, tout le monde ne fait que décrier l’état de la banane sénégalaise, en disant qu’elle est de mauvaise qualité" par rapport à celle de la Côte d’Ivoire, a fait remarquer le consultant ivoirien, Frédéric Begré.
Il s’exprimait lors d’une visite effectuée dans des bananeraies, à Laboya, dans la région.
"Quand vous la voyez sur le champ, c’est une banane de qualité, mais elle présentera des défauts, sur le processus devant la conduire vers la table du consommateur", a-t-il expliqué, parlant de la banane cultivée dans la région de Tambacounda. "C’est ce processus qui est en train d’être corrigé et valorisé."
Le ministre du Commerce, Alioune Sarr, venu lancer la campagne de commercialisation de la banane, a dit adhérer "entièrement" au "plan stratégique" de développement de la filière banane élaboré par le CORPROBAT.