La participation africaine à la 20e Coupe du monde de football, qui s’est achevée dimanche au Brésil avec le sacre de l’Allemagne, a été marquée par des problèmes de primes, une donnée récurrente des équipes du continent dans cette compétition.
Le Cameroun a donné le ton bien avant le coup d'envoi du Mondial. D'où la perturbation de sa préparation et le retard de son arrivée au Brésil. Sur place, la situation ne s'est guère améliorée.
Le Ghana a pris le relais. Curieusement, c'est au moment où on spéculait sur leurs chances de qualification au second tour que les «Black Stars» ont exigé le paiement des primes du 1er tour.
Une exigence qui a semé le trouble dans le groupe, poussant le gouvernement ghanéen à acheminer à bord d'un avion affrété pour la circonstance trois millions de dollars.
Un geste qui n'a pas empêché la défaite des «Black Stars» du Ghana face au Portugal (1-2) et leur élimination au 1er tour.
Le Nigeria a également choisi le moment pour poser sur la table le problème des primes.
A quelques jours du match de 8es de finale, les «Super Eagles» se sont même permis de sécher une séance d'entraînement. Une attitude suicidaire qui n'est sans doute pas étrangère à leur élimination face à la France (0-2).
Seules la Côte d'Ivoire (sortie au 1er tour) et l'Algérie ont échappé aux remous provoqués par le problème des primes.
Ce dernier est aussi vieux que la participation africaine à la plus prestigieuse compétition de football du monde. Déjà au Mondial 1974 disputé en Allemagne, une réclamation de primes avait conduit le Zaïre (actuelle RD Congo) à la guillotine face à la Yougoslavie (0-9). C'est
la plus lourde défaite en phase finale de Coupe du monde.
Le Nigeria a aussi souffert du problème des primes au Mondial 1998 en France où il s'est arrêté en 8es de finale. Le Togo n'a pas échappé à ce phénomène qui semble être un mal africain, lors de son unique apparition au Mondial en 2006 en Allemagne.
Le champion de la réclame des primes est sans conteste le Cameroun. La majorité de ses sept participations au Mondial a été teintée de problèmes de primes.
Même lorsque les «Lions indomptables» atteignaient les quarts de finale au Mondial italien en 1990, la revendication des primes avait pollué l'ambiance dans le groupe et débouché, entre autres, sur la mise à l'écart du gardien de but, Joseph Antoine Bell.
Douze ans plus tard, toujours englué dans des problèmes de primes, le Cameroun rejoint le Japon avec un grand retard et en ordre dispersé et se fait logiquement éliminer au 1er tour.
Fait notable : le mal africain relatif aux problèmes des primes n'affecte que les équipes nationales des pays de l'Afrique subsaharienne. Celles de l'Afrique du Nord (Algérie, Egypte, Maroc et Tunisie), mieux organisées, sont jusque-là épargnées par ces perturbations d'ordre pécuniaire.