De 620 millions FCfa en 2000, la caisse noire de la présidence de la République est passée à 14 milliards sous Idrissa Seck, avant d’atteindre la barre de 60 milliards de FCfa . Là où des pays comme les Etats-Unis et la France encadrent les fonds politiques, les institutions sénégalaises, en dépit de la rupture annoncée, persistent dans une gestion nébuleuse et discrétionnaire de ce qui apparait comme de véritables caisses noires.
Le président de la République, le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale du Sénégal disposent de fonds politiques considérables et leur utilisation est laissée à leur discrétion. Les fonds spéciaux ou secrets ou de souveraineté, c’est selon, posent ainsi un véritable problème en raison de la nébuleuse qui l’entoure.
Votés par l’Assemblée nationale, ces fonds qui font office de « caisses noires » ne sont soumis à aucun contrôle et leur usage relève de la libre appréciation du destinataire. De 620 millions FCfa en 2000, la caisse noire de la présidence de la République est passée à 14 milliards sous Idrissa Seck, révélait déjà le Président Wade, dans une sortie médiatique en date du 1er mars 2007, avant d’atteindre la barre de 60 milliards de FCfa.
Si le Sénégal en dépit des ruptures annoncées patauge dans une gestion nébuleuse de fonds secrets, force est de constater que des pays beaucoup plus nantis l’ont réglé définitivement en les encadrant ou en les supprimant tout simplement.
En France, une commission de vérification des fonds spéciaux composée de parlementaires et de membres de la Cour des comptes a la charge d’assurer leur contrôle et leur utilisation, conformément à la destination qui leur a été assignée par l’article 154 de la loi de finances de 2002. C’est le cas aussi en Allemagne et en Grande-Bretagne où ces fonds sont contrôlés par une commission réunissant toutes les sensibilités des Parlements de ces pays.
Aux Etats-Unis, les règles sont claires. Le locataire de la Maison Blanche gagne 400 000 dollars par an, en plus de 50.000 dollars pour les frais engendrés par sa fonction.
Il n’a pas le droit de prendre un cadeau dont la valeur excède plus de 100 dollars Us. Au regard de ces exemples, le Sénégal gagnerait à s’en inspirer en adoptant une politique de réglementation susceptible de vérifier la sincérité des dépenses et leur destination conformément aux exigences de la transparence.