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Enquête Plus N° 925 du 14/7/2014

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Affaire Omar Lamine Badji, marchés nébuleux, corruption etc: La “caverne” des scandales !
Publié le mardi 15 juillet 2014   |  Enquête Plus


Macky
© aDakar.com par DF
Macky Sall a présidé la célébration du 54e anniversaire de l`indépendance du Sénégal
Le 04 avril 2014-Le Sénégal a célébré le 04 avril 2014 le 54e anniversaire de son accession à la souveraineté nationale et internationale. Le défilé civil et militaire a été présidé par le chef de l`Etat Macky Sall.


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Affaire Omar Lamine Badji, marchés nébuleux, corruption, montages, manipulation de la plus haute autorité de l’Etat, détournements et même banditisme, le colonel Abdoulaye Aziz Ndaw, ancien Commandant en second de la Gendarmerie nationale, fait de graves révélations sur la manière dont ce fleuron de la Sécurité fonctionne. L’essentiel des accusations est contenu dans le Tome 2, “la mise à mort d’un officier”, de l’ouvrage “Pour l’honneur de la Gendarmerie sénégalaise”. Sur 251 pages, Abdoulaye Aziz Ndaw instruit le procès de la haute hiérarchie des hommes en bleu.

Le 30 décembre 2006, l’ancien Président du Conseil régional de Dakar, Omar Lamine Badji, est assassiné à son domicile, à Sindian, son village natal. Abdoulaye Aziz Ndaw est à l’époque numéro deux de la Gendarmerie. Il explique comment le colonel MaïssaNiang, à l’époque Commandant de la Légion Sud, a été dessaisi de l’enquête, pour des raisons obscures, au profit de la Section de recherches de la Gendarmerie.

“Le lendemain, je reçus un coup de fil très matinal du commandant de Légion, Meïssa Niang. Il me rendait compte que le nommé Abba Diédhiou, principal suspect dans l’assassinat du Président du Conseil régional de Ziguinchor, contre qui la veille, ses éléments avaient réuni des éléments graves et concordants de complicité de meurtre, était décédé dans les locaux de la Brigade”. Pour le Colonel Ndaw, “le Général mit tout son poids dans la balance et cette affaire était classée sans suite, et avec la thèse de l’accident”, lit-on à la page de 102 de l’ouvrage Voir Fac similé).

Tentatives de corruption

C’est dans le chapitre 9 intitulé “Le carburant Gendarmerie” que le colonel Ndaw décortique ce qu’il assimile à un réseau organisé dans son mécanisme de fonctionnement, avec un ensemble d’acteurs liés par des intérêts communs. “Un jour, je fus convoqué dans le bureau du Général pour me faire présenter un Libanais du nom de Youssef Saleh, avec qui je devais travailler avec le Colonel Tine pour réaliser les véhicules prévus dans le plan d’équipement”. A l’époque, le colonel qui assurait le commandement en second de la gendarmerie alors qu’on était en février 2006, révèle qu’il était question d’acquérir “plus de 350 véhicules de tout gabarit

(Berline, 4x4, camionnette, motos et camions, sans oublier les engins spéciaux)”. Saleh qui devait exécuter le marché, à hauteur de 6 milliards, “voulut alors user des méthodes de persuasion en cours en proposant, aussi bien à moi qu’à Tine (Ndlr, Colonel), des moyens considérables. Il me proposa un appartement en plein centre de Dakar, qu’il estima en valeur à deux cent cinquante millions de francs Cfa, dans un immeuble qu’il

était en train de construire”. Plus loin, le colonel ajoute que l’homme d’affaire Saleh lui fit comprendre que “sa soeur (…) réglerait, avec le Général, les modalités de sa participation”. Ndaw écrit avoir repoussé toutes les propositions qui lui avaient été faites à l’époque et “Saleh fut éberlué” par cette posture. L’homme d’affaires “proposa au colonel Tine d’emblée une trentaine de millions de francs Cfa pour revoir certaines exigences du cahier de charges. Le Colonel Tine refusa et m’en rendit compte”, lit-on dans l’ouvrage. La suite, c’est qu’après cela, “Saleh promit de respecter à la lettre le cahier de charges…”.

Frontex, carburant et corruption

D’autres scandales sont évoqués comme relatés au chapitre 10 intitulé Frontex où le Colonel Ndaw écrit : “Le Frontex a généré des millions, voire des milliards et je ne pense pas que le personnel, sous quelle que forme que ce soit, en ait profité comme il se devait”. Et droit au but, dès la page 123 du Tome 1, “comme d’autres fonds, services rétribués, fonds des élections, ils ont été détournés de leurs objectifs et de leur but par un général véreux, corrompu, avec la complicité de son Cabinet et de certains Officiers placés à des postes clefs pour assurer une prédation continue et sans faille, de toutes les ressources de la Gendarmerie”. Comme un fil d’Ariane, la corruption, le détournement de fonds et d’objectifs traversent le livre de bout en bout.

“Le commandant Manga, révolté et gérant le carburant Frontex, détourna deux chèques de carburant d’une valeur de 7 millions de francs (…) pour régler des problèmes personnels (…) Son geste me dégoûta au plus haut point pour deux raisons dont la première était sa récidive : il avait détourné de l’argent en sa qualité de chef de service Auto, en 2000. Je l’ai puni sans état d’âme (…). Il fut ainsi radié de la Gendarmerie pour faute grave…”, confesse l’officier gendarme. Une affaire qui n’est que broutille par rapport au scandale décrit au chapitre 14 intitulés “Chantage”.

L’exadjoint du Général Abdoulaye Fall évoque un marché de 1,7 milliard pour la dotation de véhicules qui, “en toute bonne foi”, selon l’auteur de “Pour l’honneur de la Gendarmerie sénégalaise”, peut s’estimer “entre trois et quatre cents millions de francs”. Et d’écrire : “Le Trésor public venait de perdre, par cette opération, un milliard trois cents millions, que les protagonistes de ce marché allaient se partager. Une affaire qui va par la suite mener très loin puisque les noms des Présidents Wade et Sall vont être cités…

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