Cadre de vie - Révélation de la Commission de l’Environnement et du développement durable du Cese : 6.000 tonnes de déchets enregistrées par jour au Sénégal
La première session extraordinaire du Conseil économique social et environnemental (Cese) s’est ouverte hier et durera deux jours. Mais, au cours de la première journée, différents thèmes comme le programme national de la gestion des déchets ont été discutés et adoptés par les conseillers. L’on constate ainsi que 6.000 tonnes de déchets sont jetées par jour au Sénégal.
La prolifération des déchets pose, de nos jours, un sérieux problème pour beaucoup de pays sous-développés et plus particulièrement le Sénégal. Ces déchets, jetés après usage dans la nature, constituent un danger pour nos sociétés. Ainsi, pour lutter contre cet ennemi de la nature, des animaux et de l’homme qui nuit à notre environnement, les conseillers ont inscrit ce thème au cœur de leurs débats de la première session extraordinaire de l’année 2013. Pour certes attirer l’attention du gouvernement sur les inconvénients des déchets mais également sur la voie à emprunter pour rendre nos villes propres. Le rapporteur de la Commission du cadre de vie, de l’environnement et du développement durable a, durant son allocution signalé que «le Sénégal connaît 6000 tonnes de déchets par jour : Kaolack 250, Tambacounda 208, Saint-Louis 137, Ziguinchor 120 etc.»
Après son allocution, les 30 orateurs du jour ont tour à tour insisté dans leurs propos sur les dépôts d’ordures mis partout dans les agglomérations, dans les périphéries, entre autres. L’ancien maire de Dakar, Mamadou Diop, dira : «Quand on visite le Sénégal, le premier problème que l’on rencontre, c’est l’insalubrité. Alors, je pense que nous devons tout faire pour lutter contre cela, c’est à dire qu’il y ait une volonté politique, la responsabilisation des collectivités locales mais aussi le renforcement des moyens.»
La banlieue dakaroise vit plus cette «saleté» avec ses nombreux dépotoirs d’ordures. Et ceci pousse pas mal de monde à fréquenter ces lieux qui nuisent gravement à leur santé. «La banlieue souffre le plus face à ce problème, car les enfants, les jeunes, entre autres, fréquentent Mbeubeuss et cela a des effets néfastes sur leur santé. Nous vivons aussi des problèmes de pollutions nauséabondes et atmosphériques», a fait savoir un conseiller habitant de cette localité.
Pour lutter contre la prolifération des matières plastiques utilisées par beaucoup de nos compatriotes et qui constituent bien un danger pour la nature, les animaux et l’homme, certains conseillers proposent «l’utilisation de matières biodégradables» - comme le font beaucoup de pays occidentaux - si l’on veut lutter contre les déchets en plastique.
Après ces interpellations, le ministre des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Omar Youm, pense que «ce problème doit intéresser tout le monde car constituant une bombe écologique pour nous.» Aussi, lance t-il un appel aux religieux, aux autorités coutumières entre autres à plus de «responsabilité face à la question de la gestion des déchets qui constitue un fléau dans notre pays. Et soutient ainsi que seule la sensibilisation des populations peut permettre de gagner ce combat.» L’Etat du Sénégal a depuis lors transféré la gestion des déchets aux Collectivités locales qui sont habilitées à gérer ce problème. Il soutient : «Comme l’a mentionné la Loi 96 et érigé par la loi 2012, les Collectivités locales sont compétentes sur la gestion des déchets. Mais l’Etat va les accompagner sur cette tâche qui leur est donnée en leur cherchant des financements mais aussi des partenaires. Et c’est pourquoi il a mis un Programme prioritaire pour la propreté (Ppp) qui est financé à hauteur de 3 milliards de francs Cfa et qui durera 2 ans».
Au cours de leurs travaux, les conseillers discuteront également d’autres points comme l’emploi des jeunes et la sécurité énergétique au Sénégal.