La région de Matam coupée du reste du pays après les fortes pluies enregistrées hier jeudi La région de Matam est coupée du reste du monde depuis hier. Et ce, à partir du village Asndé Balla dans la communauté rurale de Oréfondé. Le pont qui se trouve dans cette localité a cédé sous le poids des eaux. Résultat : la région risque de rester isolée pendant plusieurs semaines. (Correspondance) – C’est une pluie diluvienne qui s’est abattue hier sur la région de Matam, causant plusieurs dégâts matériels. 114 mm, c‘est la quantité de pluie enregistrée dans cette partie du pays depuis hier. Ainsi, la région de Matam est coupée du reste du Sénégal. Et la localité qui aura été la plus frappée par cette intempérie est le village de Ndounga Woro Alfa. Dans cette localité, une centaine de maisons sont tombées, des pharmacies perdues dans les eaux. Amadou Tidiane Dème, gérant de la pharmacie de Ndoumga, trouvé sur place avec un visage triste, estime les pertes subies à 20 millions de francs Cfa. Le même scénario a été constaté chez Abou Ba, gérant d’un magasin d’alimentation. Ce dernier a perdu toutes ses marchandises dans ces eaux qui ont tout emporté sur leur passage.
D’ailleurs, à notre passage sur les lieux, ses frères, amis, voisins étaient en train de récupérer le peu de marchandises qui restaient encore dans la boutique. Des marchandises sans aucune valeur à ses yeux mais qui ont échappé à la furie des eaux. «Les pertes sont estimées à une dizaine de millions», souligne Abou Ba. Toutefois, il dit s’en remettre à la volonté divine. Situé en plein cœur de la gare routière de la localité, le posté de santé de Ndoumga Woro Alfa a été complètement englouti par les eaux. Les malades, eux, n’ont que leurs yeux pour pleurer. Ça été un véritable cauchemar pour les malades qui se trouvaient en soin au moment des fortes pluies. Ces malades ne savent plus à quel saint se vouer. La mosquée du village n’a pas été épargnée par la folie des eaux. Elle est aujourd’hui abandonnée par les fidèles musulmans. Un tour dans le village nous a aussi permis de constater l’effondrement d’une quarantaine de bâtiments. Ce qui implique qu’une dizaine de familles passeront la nuit à la belle étoile. Les familles ont tout perdu dans cette pluie diluvienne. Des dommages que l’enseignant du village, Amadou, estime à plusieurs millions de francs Cfa.
Par ailleurs, les populations ne sont pas contentes du comportement des autorités régionales dans la gestion de cette crise. Elles reprochent au préfet de la localité de n’avoir pas pris des mesures idoines pour les secourir, mais aussi de n’avoir pris le temps de s’enquérir de leur situation difficile. Dans la même veine, les populations lancent un appel de détresse à toutes les bonnes volontés et aux plus hautes autorités étatiques. À Bokki Diawé, c’est le pont qui a cédé. A hauteur de ce pont complètement endommagé, c’est des centaines de véhicules en partance vers Matam et Dakar qui sont immobilisés. Une situation qui a fini de paralyser complètement le secteur du transport et celui du commerce. À Asndé Balla, l’infirmier chef de poste du village, Talla Diagne lance un cri de détresse à l’endroit des autorités de la région. Car, selon lui, si les dispositions nécessaires ne sont pas prises au plus vite, des cas de diarrhée, bilharziose pourraient être enregistrés sous peu dans cette partie du pays.