Les épreuves de baccalauréat 2014 se sont déroulées dans de bonnes conditions au niveau des différents centres de Dakar. Dans les séries littéraires, des candidats ont jugé les sujets d’histoire et de géographie difficiles. Un avis pas partagé par leurs camarades scientifiques.
Jeudi 10 juillet, il est 15 h. La cour du lycée Kennedy est presque déserte. Aucune animation. On ne constate la présence que quelques policiers, assis sous des arbres, pour assurer la surveillance des lieux. Jour d’examen, jour spécial. Ce centre, composé de trois jurys de série S2 (967, 968, 969) accueille 1199 candidats dont 65 cas d’absence notés au cours des trois jours d’examen. « L’année a été plutôt stable. On espère un taux satisfaisant de réussite », souhaite Mme Sarr, proviseur du lycée Kennedy.
Assis à l’intérieur d’une salle, en train d’arranger des copies, le président du jury 967, signale que les épreuves se sont déroulées dans de bonnes conditions. « En général, l’examen s’est bien passé. Madame le proviseur nous a mis dans de bonnes conditions. Elle a mis à notre disposition tout ce dont on avait besoin », se réjouit Oumar Diop. Le seul hic noté par M. Diop, c’est l’état dégradé des salles de classe et des toilettes, symptomatique de la situation des établissements publics du Sénégal.
« Je déplore l’état de l’établissement. Vraiment, je lance un plaidoyer pour que l’Etat sénégalais se penche sur les lycées publics. J’ai présidé à Blaise Diagne et au Lycée Seydou Nourou Tall, mais le constat est le même, car les salles ne sont pas adaptées pour ces enfants », déplore-t-il, la mine désolée. Confortant les propos de M. Diop, Assane Sarr Faye, en train de surveiller dans une salle de classe, indique qu’ils sont restés 30 minutes sans débuter à cause de la chaleur. « A cause de la chaleur, les élèves sont restés 30 mn sans commencer à écrire », se désole-t-il en haussant les épaules.
Une heure plus tard, une jeune candidate sort, l’air crispé, la fatigue se lit sur son visage. Les mains sur les hanches, Sophie Sow indique que les épreuves n’ont pas été difficiles, dans l’ensemble. « C’était abordable, surtout avec les matières littéraires. Pour les matières scientifiques, ce n’était pas trop difficile, juste que l’on a banalisé une matière qui est finalement sortie. Ce fut une surprise pour nous. Il s’agit de la reproduction chez les spermaphiques », informe-t-elle toute confiante.
Au lycée Blaise Diagne, les élèves ont trouvé les épreuves d’histoire et de géographie difficiles. Ils sont nombreux, formant de petits groupes et discutant des sujets. « L’histoire et la géographie n’ont pas été abordables du tout. C’est dommage, car c’est nos dominants », se désole Ndèye Sénéba Lô, assise avec ses camarades sur des blancs publics à l’intérieur du lycée. Abdoulaye Diallo dit la même chose. Il souligne même l’unanimité sur ce constat. Plus loin, des élèves sont en discussion avec leur président de jury sur le jour de la délibération.
Mais, devant les récriminations des élèves, le président du jury 962, série L2 dans ce centre, relativise. Il estime qu’il y a un problème d’incompréhension des sujets. « Dans mon jury, j’ai entendu des élèves se plaindre sur les sujets d’histoire et de géographie. Je pense que c’est un problème de compréhension des sujets à leur niveau, mais pas une difficulté en tant que telle », tempère-t-il. Au niveau de son jury, il a noté 17 absences sans motif. « Nous avons eu 8 absences le lundi et le mardi et 9 pour le mercredi sur les 338 candidats. Je ne sais pas la raison de leur absence », précise Mamadou Ndiaye, enseignant chercheur à l’Ucad, président de jury 962 au centre Blaise Diagne.
Au centre Amadou Hampathé Ba, Khady Ba, assise à l’ombre d’un arbre en compagnie de deux camarades, estime que les épreuves n’ont pas été trop difficiles, comme le pensent les élèves littéraires. Elle regrette tout simplement que l’examen ait eu lieu durant le ramadan. « C’était difficile de faire des épreuves, surtout dans l’après-midi avec ce mois de ramadan », soutient-elle.
Les délibérations sont prévues au plus tard ce lundi…